Esclavage et excuses des Pays-Bas : le roi approuve cette base d’un "avenir commun"

Willem-Alexander, roi des Pays-Bas
Suite aux excuses présentées par le premier ministre néerlandais, lundi dernier, pour le rôle joué par l’Etat dans l’esclavage, le roi des Pays-Bas se réjouit de cette déclaration qu'il qualifie de "début d’un long chemin". Mais en Outre-mer, certains attendent davantage du pays responsable de la traite de près de 600.000 Africains.

Dans son discours de Noël, depuis le palais Huis ten Bosch à La Haye, le roi des Pays-Bas a salué les excuses présentées, lundi 19 décembre, par le gouvernement, pour le rôle de l'Etat néerlandais dans 250 ans d'esclavage. Willem-Alexander a déclaré que celles-ci sont le "début d'un long chemin".

Personne ne porte aujourd'hui la responsabilité pour les actes inhumains qui ont été infligés à la vie d'hommes, de femmes et d'enfants. Mais en affrontant honnêtement notre passé commun et en reconnaissant le crime contre l'humanité qu'est l'esclavage, nous jetons les bases d'un avenir commun. Un avenir dans lequel nous nous dresserons contre toutes les formes contemporaines de discrimination, d'exploitation et d'injustice. Les excuses présentées par le gouvernement sont le début d'un long chemin

Willem-Alexander, roi des Pays-Bas

Willem-Alexander a promis que le sujet "retiendra" l'attention des souverains des Pays-Bas "au cours de l'année commémorative à venir" et qu'ils resteront "impliqués".

L'esclavage a contribué à financer le "siècle d'or" néerlandais, période de prospérité des XVIème et XVIIème siècles, grâce au commerce maritime. Le pays a procédé à la traite d'environ 600.000 Africains, principalement vers l'Amérique du Sud et les Caraïbes.

Pour rappel, le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a présenté, en début de semaine, des excuses officielles du gouvernement, pour le rôle de l'Etat néerlandais dans l’esclavage, qu'il a qualifié de "crime contre l'humanité".
Le choix de la date du 19 décembre, pour cette déclaration, a suscité une vive controverse aux Pays-Bas et en Outre-mer. En effet, les organisations de commémoration de l'esclavage souhaitaient que ces excuses soient présentées le 1er juillet 2023, date marquant les 150 ans de la fin de l'esclavage.
La Première ministre de Sint Maarten et le président du Suriname ont, suite aux excuses, déploré le manque de dialogue de la part des Pays-Bas.
Le manque d'actions concrètes de la part du gouvernement a également été critiqué dans certaines ex-colonies. Certains ont demandé des compensations.

Le gouvernement a promis plusieurs événements de commémoration majeurs à partir de l'année prochaine.