Estelle Aucagos, une professionnelle reconnue dans le milieu de l'hôtellerie de luxe au Qatar

Estelle Aucagos, au Sheraton Grand Doha Resort & Convention Hotel, à Doha, au Qatar.
A 28 ans, Estelle Aucagos vit au Qatar depuis 5 ans. La jeune guadeloupéenne travaille pour un groupe d'hôtels de luxe à Doha. Début juillet, elle a été listée parmi les 30 de moins de 30 ans les plus prometteurs du secteur.

Son sourire est communicatif et son entrain également. Estelle Aucagos, est une jeune femme aventureuse, passionnée, travailleuse et ambitieuse. 
A 28 ans, elle est "Cluster Senior Manager, eCommerce & Digital". Elle gère des sites web, des campagnes et ventes en ligne de quatre hôtels de la chaîne Marriott International, dont 2 Ritz-Carlton, à Doha, au Qatar.

Une belle carrière et un travail acharné reconnus par ses pairs. 
Son travail a récemment été salué. Elle a fait son entrée dans la liste des "Hotelier Middle East 30 Under 30, la liste des leaders de moins de 30 ans de l’hôtellerie au Moyen-Orient, du magazine "Hotelier".

Une belle distinction qui vient récompenser les choix et les prises de risques de cette petit-bourgeoise basée depuis 5 ans dans la ville du luxe et de la modernité. 

Chaque étape de son parcours était destinée à la mener là-bas. 

Comme beaucoup avant elle, c'est à l'âge de 17 ans que la jeune Estelle quitte son île, un Baccalauréat S obtenu au lycée Jardin d'Essais en poche, pour poursuivre ses études. Direction Poitiers, pour intégrer une classe préparatoire au lycée Camille Guérin. 
Elle choisit ensuite une grande école de commerce, l’ESSEC Business School, à Paris. Un cursus qui lui permet d'effectuer plusieurs stages.

Pendant mon Master, je suis partie travailler 6 mois à Bora Bora, 6 mois à New York, 6 mois à Sydney et j’ai fini ma scolarité à Barcelone à l’université Pompeu Fabra, avant de commencer mon premier CDI au Qatar.

Estelle Aucagos

Et c'est un peu par hasard qu'elle se "retrouve" au Qatar.

Revenue quelques mois en Guadeloupe, après son Master, Estelle a la certitude qu'elle souhaite continuer à travailler à l'étranger. Elle choisit de postuler à différentes offres et passer des entretiens vidéo, depuis la maison familiale. 

Elle souhaite rester dans le milieu de l'hôtellerie, une passion qui s'est confirmée lors de ses précédents stages. Pendant un peu plus de 2 mois, elle épluche les offres d'emploi. Et c'est en tombant sur un reportage qu'elle découvre le Qatar et sa situation politique. En 2017, le pays subit un embargo économique et diplomatique imposé par l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et d'autres pays de la région. Loin d'être effrayée, Estelle décide de regarder les offres d'emploi dans le pays. 

J’étais sur le site de Marriott pendant le reportage, donc j’ai cherché la destination et j’ai trouvé le job parfait : hôtellerie & digital. J’ai postulé, avec peu d’espoir, et quelle a été ma surprise lorsque l’équipe m’a contactée ! Ce n’est qu’après le premier entretien que je me suis vraiment renseignée sur la destination, la région etc.

Estelle

Doha, une destination qui ne rassure ses parents. 

Mais c’était le poste de mes rêves, dans l’entreprise que je voulais donc on en a parlé et comme toujours, ils m’ont soutenue. Un mois après avoir postulé, j’ai eu l'offre, et l’aventure a commencé !

Estelle

Estelle n'a pas froid aux yeux... Elle s'envole donc, non sans s'être préparée... Grâce à des amis et connaissances ayant vécu au Qatar ou à Dubaï, elle atterrit, prête à vivre cette nouvelle expérience. 

Elle est malgré tout frappée par le ratio hommes-femmes. Dans le pays, il y a trois hommes pour une femme environ. Un chiffre dû au nombre de personnes venues pour travailler dans des industries comme la construction ou l’infrastructure. Quelque peu impressionnée, elle note des différences notables. 

Avec les coutumes locales, le rapport homme-femme est différent. Il est rare, par exemple, de serrer la main d’un homme qatari, puisque la culture locale préfère que les hommes et les femmes n’aient pas de contact physique s'ils ne se connaissent pas. Ce sont des choses auxquelles je suis maintenant habituée et qui se font naturellement. La culture locale crée un respect beaucoup plus prononcé pour les femmes aussi. Très vite, on se rend compte qu’en tant que femme, on a des privilèges ou des accueils dédiés pour éviter de faire la queue par exemple. Le Qatar est aussi un pays très sûr, et je peux me promener la nuit seule sans aucune inquiétude. 

Estelle

Et la jeune femme se fait rapidement à son nouvel environnement et à ses challenges. 90% du temps, elle travaille en anglais. Les 10% restants, en arabe. Si elle ne maîtrise pas encore la langue, elle arrive à organiser des traductions et coordonner le contenu en ligne des sites et les campagnes. 

Chaque semaine, elle met à jour le contenu des sites web, ou des comptes sur les grands sites d'hébergement (tels Booking.com par exemple). Elle prépare les campagnes publicitaires sur Google et YouTube et s’occupe également des rapports sur les chiffres en e-commerce pour ses employeurs. 

Un savoir-faire remarqué par les professionnels du secteur. D'où la liste des "30 under 30" (30 ayant moins de 30 ans) publiée chaque année par le magazine "Hotelier Middle East". Elle reconnait les 30 hôteliers de moins de 30 ans, travaillant au Moyen-Orient ou en Afrique, qui sont les plus prometteurs. Une fierté pour la jeune femme. 

Pour Estelle, oser partir au Moyen-Orient est une bonne idée pour tout jeune voulant se lancer dans le monde du tourisme et de l’hôtellerie.

La liste a été une grande surprise. En venant ici, je n’aurais jamais rêvé de faire partie de cette liste, on est tellement nombreux dans la région ! Du coup, c’est vraiment une fierté de recevoir cette reconnaissance, surtout après 2 ans de bouleversements dus au Covid-19. Le virus a été dur pour l’industrie touristique, au Qatar comme en Guadeloupe et partout dans le monde. En tant qu’hôteliers, on s’est tous posé la question de l’avenir de nos emplois en cette période d’incertitude.

Estelle

En 5 années, Estelle Aucagos a su se faire une place à Doha et profiter de tout ce que la ville a à offrir.

Estelle lors d’une excursion dans le désert de Sealine.
Le Qatar est un pays où la diversité est clé: 80% des habitants sont des expatriés et les activités y sont nombreuses et variées.

Désormais se pose la question de l'après... Une question également posée par sa mère ! Si elle reconnaît ne pas savoir ce que l'avenir lui réserve, il évident Estelle se plaît au Qatar. Une carrière qu'elle "adore", des "amis géniaux", elle n'envisage pas de quitter le pays dans les mois à venir. D'autant plus qu'un événement majeur approche. 

La Coupe du monde de football est dans 6 mois, un événement d’une portée mondiale et l’enthousiasme ne pourrait pas être plus grand ! Du coup, c’est sûr que je resterai jusqu’en décembre 2022. Après, je ne sais pas, donc je garde l’esprit ouvert.

Estelle

Son expérience au Qatar, l'"une des meilleures de sa vie". Elle n'hésite d'ailleurs pas à inviter la jeunesse au voyage et à la découverte d'autres pays. A Doha, elle s'est liée d'amitié avec des personnes venant du monde entier : Grande-Bretagne, Allemagne, Afrique du Sud et même de l'île soeur, la Martinique. 

Estelle travaille actuellement pour 4 hôtels de luxe, dont le Sheraton Grand Doha Resort & Convention Hotel, en arrière plan.

Des rencontres enrichissantes qu'elle conseille à tous ceux qui ont envie de s'ouvrir au monde. Avec toujours dans un coin de la tête, un possible retour au pays, pour apporter à sa pierre à l'édifice. 

Vivre à l’étranger en général, c’est l’opportunité de rencontrer des gens et des cultures extrêmement variées. De remettre en question ce que l’on trouve "normal" et de prendre du recul en pensant à ses croyances, ses valeurs etc.  Quitter la Guadeloupe physiquement, ce n’est pas l’abandonner, c’est une autre manière de faire découvrir et avancer notre île. Les gens que je rencontre ici n’en avaient souvent jamais entendu parlé et maintenant ils y planifient des voyages. Au Qatar, il y a une des meilleures compagnies aériennes du monde et des hôtels parmi les plus luxueux. Si un jour je peux revenir et ramener ces compétences acquises au service de notre industrie du tourisme, ce sera aussi ma manière de contribuer. 

Estelle

Estelle Aucagos espère être un jour être contactée par un autre jeune guadeloupéen désireux de se lancer. 

Il ne faut pas avoir peur de se lancer ou de contacter des personnes qui ont déjà eu l’expérience, pour des renseignements. Notre réseau Outre-mer est beaucoup plus grand et fort qu’on ne le croit.

Estelle Aucagos