Dépasser les peurs et vaincre les à priori de ce dossier de l’évolution qu’elle soit institutionnelle ou statutaire pour la Guadeloupe. Pour vaincre d’abord les peurs et balayer le sentiment d’une aventure politique en rupture avec la République française, ce débat du département a aligné l’expertise et l’expérience.
Expertise avec trois universitaires. Ferdinand Melin-Soucramanien, constitutionnaliste, fin connaisseur de l’île de la Réunion, président de l’Association des juristes d’outre-mer. Fred Réno, professeur de science politique de l’Université des Antilles et Julien Mérion, politologue et auteur d’ouvrage sur le sujet.
Il y a aussi l’expérience. L’expérience politique avec des élus ou anciens élus qui ont favorisé la mutation de leur territoire. Bruno Magras, ancien sénateur de Saint-Barthélemy. La collectivité a mué sous l’article 74 de la constitution et Antoine Karam, ancien sénateur lui aussi et ancien président de la Région Guyane devenue collectivité territoriale, sous l’article 73 de la Constitution.
Les organisateurs voulaient sans doute démontrer qu’il y a eu évolution statutaire pour Saint-Barth, et institutionnelle pour la Guyane et qu’il n’y a pas forcément rupture. Pour Antoine Karam, ces premiers pas franchis ne sont pas une fin en soi. Et les Guyanais comptent bien aller jusqu'au bout de leur projet politique pour la Guyane.
Vaincre les « a priori » c’est sans doute aussi un objectif. Mais là c’est une autre paire de manche. Vaincre la défiance politique ambiante dans l’archipel. Il va falloir mettre encore plus de moyens. Pour l'instant, le département préfère avancer à pas mesurés pour être sûr d'être compris dans sa démarche.
D’ailleurs dans ce colloque, aucun élu de Guadeloupe n’était prévu au programme en prise de parole officielle. Peut-être pour éviter tout débat stérile et réserver ce temps à cette unique approche pédagogique.