Exactions de fin 2021/ Olivier Serva soutient les "grands frères", le PS demande que toute la lumière soit faite

Patrick Desjardins, procureur de la République de Pointe-à-Pitre, Laurent Chavanne directeur territorial de la police nationale et Jean-Pierre Frédéric, directeur territorial adjoint de la police nationale, lors de la conférence de presse du 21/01/2022
Tandis qu'Olivier Serva apporte son soutien aux 8 hommes mis en examen, notamment pour "association de malfaiteurs en vue de commettre crimes et délits en bande organisée", suite aux violences et exactions commises en fin d'année dernière, la Gauche locale appelle à une enquête approfondie.

Les réactions sont nombreuses, après les révélations faites par le Parquet de Pointe-à-Pitre, hier, vendredi 21 janvier 2022, au sujet des commanditaires présumés des violences urbaines de novembre et décembre 2021, en Guadeloupe, dans le contexte de conflit social.
Les enquêteurs en sont convaincus : ces évènements ont été planifiés et organisés, dans le but d'instaurer un climat insurrectionnel généralisé, sur le territoire.
Les sept personnes interpelées en début de semaine, présentées comme des chefs des gangs "Chien La Ri" et "Section kriminel", ont toutes été mises en examen, à l'issue de leur garde à vue, notamment pour "association de malfaiteurs en vue de commettre crimes et délits en bande organisée". Idem pour le fonctionnaire de police pris dans le même filet, considéré comme complice des responsables des exactions.

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Plusieurs personnalités politiques se sont exprimées, depuis que cette affaire a été révélée. 

Olivier Serva soutient les "grands frères"

Olivier Serva, lui, ne parle pas de gangs, mais de "grands frères" auquel il apporte son soutien, dans un communiqué qu'il a produit le 21 janvier.
Le député LREM, pourtant, commence par admettre ne pas être informé de l'affaire, ni des "faits présumés reprochés aux jeunes" et ne pas pouvoir s'"immiscer dans les travaux de la justice", au regard de sa fonction de parlementaire.

Puis changement de ton, dans le deuxième paragraphe, où il donne les pseudonymes de toutes les personnes incriminées, y compris le nom du policier, dont les identités n'avaient pas été révélées jusqu'ici.
Ces "jeunes" (comme il nomme, à plusieurs reprises, ces hommes proches de la quarantaine), ont été reçu par les élus guadeloupéens, "dans le cadre des négociations de sortie de crise" et étaient mobilisés pour faire avancer les choses, selon Olivier Serva.

L'importance de leur rôle dans le processus des négociations est indéniable, de par leur capacité à faire le lien entre les revendications de la rue et les élus.

Ils ont eu à cœur de faire des propositions pour la jeunesse, qui ont d'ailleurs été intégrées aux solutions proposées pour la sortie de crise.

Olivier Serva, député de la Guadeloupe - 21/01/2022

Si bien que le député a appelé à une "justice impartiale", vu le rôle qu'ils jouent "dans le processus d'apaisement".

A LIRE/ Le communiqué de soutien aux jeunes d'Olivier Serva - 21/01/2022

 

La Gauche désireuse d'une transparence totale

Victorin Lurel appelle la justice à aller au bout de ce travail d'investigation.
Pour le sénateur PS, il était temps que la justice fasse son travail, alors que la crise sociale sème le chaos, dans l'archipel, depuis près de deux mois et demi (la grève générale contre l'obligation vaccinale a débuté le 15 novembre 2021, en Guadeloupe). , qui s'est exprimé sur France Info ce samedi matin, estime qu'un tel scénario était prévisible :

Aujourd'hui, ça ne m'étonne pas qu'à la faveur du moindre mouvement social et, en particulier, une crise comme celle-là, certains profitent de cette opportunité pour prospérer.

Victorin Lurel, sur France Info - 22/01/2022

Le gouvernement a "laissé faire" au nom d'une certaine "tranquillité publique", selon l'ancien ministre des Outre-mer, qui ajoute que cela n'est pas nouveau et peut être reproché aux exécutifs successifs, mais aussi aux élus locaux, en Guadeloupe. 

Il y a hélas beaucoup de laxisme et de complaisance (...) Oui il y a une jeunesse (il faut s'en occuper) qui est désœuvrée, qui a des problèmes, qu'il faut réinsérer, etc. Mais il y a manifestement des trafics qui se font (...) l'Etat, dans toutes ses composantes, y compris la composante judiciaire, n'avait pas fait le job.

Victorin Lurel, sur France Info - 22/01/2022

La justice, aujourd'hui est pleinement dans son rôle, en menant cette enquête ; ce qui satisfait l'élu.

A écouter, ci-dessous, l'interview complète de Victorin lurel, par nos confrères de France Info :

Victoire Jasmin est sous le choc, depuis que les dessous de l'affaire ont été mis à jour. Pour la sénatrice PS, la Guadeloupe ne doit pas rester une zone de non-droit :

Olivier Nicolas se montre prudent, quant à lui. Le premier secrétaire de la fédération socialiste de Guadeloupe souhaite aussi que toute la lumière soit faite, sur ces faits graves et inquiétants qui restent à vérifier.