Exemple et contre-exemple d'installation au cœur du domaine forestier géré par l'ONF

La Forêt de Douville à Goyave
Alors que des agriculteurs Guadeloupéens bénéficient de concessions, au sein de la forêt départementalo-domaniale, gérée par l'ONF, via des appels à projets, d'autres tentent de s'octroyer des terres, arbitrairement. Exemple et contre-exemple d'installation.

Objectif : valoriser le domaine forestier

Suite à des appels à projets successifs, de mise à disposition de concessions en agroforesterie, l'Office national des forêts (ONF) a procédé à des installations, au cœur du domaine forestier de la Guadeloupe.
Des entreprises, des associations, mais aussi des particuliers ont pu candidater, en répondant au cahier des charges imposé.
L'objectif de l'ONF est de valoriser des terrains en forêt départementalo-domaniale.
Les dossiers privilégiés sont, donc, ceux qui remplissent les critères suivants : la qualité des activités, leur pérennité et leur compatibilité avec les contraintes liées à l'exploitation du bois et la préservation écologique des écosystèmes forestiers.
 

Les concessions

L'activité agricole en zone de forêt en Guadeloupe (agroforesterie) couvre 95 hectares, répartis sur les communes de Deshaies, Goyave, Lamentin, Petit-Bourg, Saint-Claude et Sainte-Rose.
Ces terres ont été attribuées à des agriculteurs, pour qu'ils y développent des projets. Au total, ils sont 36 bénéficiaires de concessions, pour 74 contrats d'occupation temporaire, pour une durée de 9 ans au minimum.

Quinze sites ont été proposés, par l'ONF, lors d'un appel à projets lancé en 2018. Quinze autres, à l'occasion d'un deuxième appel, en 2019. Et, idem, quinze parcelles de 2 hectares seront concédées, lors du troisième appel à projets.
 

Les productions

Les projets validés portent sur des productions de café, de cacao, de vanille, de plantes aromatiques et médicinales, de fleurs coupées (anthurium, balisier, etc.), ou encore d'arbres à graines (galba, courbaril, mahogany, muscadier, etc.).
 

L'exemple, à Petit-Bourg

Parmi les parcelles qui ont fait l'objet d'installations d'agriculteurs, il y a celle de la section Fougère, à Petit-Bourg, où Rémy Defrance et Bruno Pansiot-Villon ont rencontré Rudy Ramothe, heureux concessionnaire de l'ONF :
©Rémi Defrance et Bruno Pansiot-Villon
Mais comment choisi-t-on une parcelle adaptée à la production de vanille ? La réponse a été donnée à Rémy Defrance et Bruno Pansiot-Villon, par Ram Mounsamy, technicien forestier territorial du domaine Pointe-Noire/Bouillante :
©Rémi Defrance et Bruno Pansiot-Villon
Dans tous les cas, les exploitants ne sont jamais livrés à eux-mêmes. Ils peuvent compter sur l'appui des agents de l'ONF, dont Jérôme Fléreau, technicien forestier territorial du domaine de Petit-Bourg, qui répond à Rémy Defrance et Bruno Pansiot-Villon :
©Rémi Defrance et Bruno Pansiot-Villon
 

Quand certains tentent de s'octroyer des terres 

Après leur garde à vue, entamée dimanche, André Guyon, le président du « Syndicat agricole des petits planteurs de Cadet Sainte-Rose » et un autre de ses membres ont été présentés au procureur et au juge des libertés et de la détention.
Ils font, dès lors, l'objet d'une convocation par procès-verbal, assorti d'un placement sous contrôle judiciaire. 
Les faits reprochés, entre début janvier et avril 2020, concernent notamment l’entrave à la circulation, d’obstacle aux fonctions d'agent de l’ONF ou encore d’outrage à personne dépositaire de l'autorité publique.

Dimanche dernier, l’organisation a tenté de procéder à de nouvelles distributions de lots de terre, cette fois sur le site de la forêt de Sarcelle/Blonzac à Goyave, après s'être attaquée, l'an dernier, à un site forestier de la section Douville, dans la même commune. Mais l'opération de ce week-end n’a pas eu lieu, puisque les forces de l’ordre sont intervenues.
Une suite au bras de fer, qui oppose les occupants illégaux et l’Office national des forêts, gestionnaire des domaines visés, pour le compte du Conseil départemental.

André Guyon et l'autre personne mise en cause ont également interdiction d’aller sur le site de Goyave, section Sarcelles, jusqu'à la date du jugement. Suite à cette mesure de contrainte, les deux membres du syndicat ont décidé d’interjeter appel. 

L’ONF avait mis en garde, contre toute tentative d’appropriation de l'espace forestier dont elle assure la gestion, en prévenant que « tout contrevenant ferait l’objet de poursuites judiciaires ».
Jean-Louis Pestour, le directeur de l’ONF Guadeloupe, répond à Colette Borda :

Jean-Louis Pestour


Pour aller plus loin

Vous trouverez les raisons pour lesquelles la forêt de l'archipel guadeloupéen est précieuse et pourquoi son exploitation doit être raisonnée, ici : La Guadeloupe, un archipel de forêts à fort attrait touristique (©ONF)