Exode massif des Antillais : les jeunes quittent le département et ne reviennent plus

Une vie meilleure, c’est ce qui motiverait bon nombre d’Antillais à quitter leur région natale. D’après une enquête de l’INSEE, si un tiers des natifs des Antilles, Guyane et Mayotte partent, ce sont avant tout les jeunes qui sont concernés par cet exode.

37 % de la population native de Guadeloupe et Martinique allant de 15 à 65 ans résidait hors de sa région de naissance. C’est notamment à partir de 18 ans que les natifs partent plus qu’ils ne reviennent. Pourtant, certains territoires sont épargnés. C’est le cas de la Réunion, avec environ 18 % de ses natifs ne vivant plus dans leur région de naissance. Mais ce qui est préoccupant est la part liée aux jeunes. Si l’offre universitaire s’est développée dans les DOM, elle reste parfois "limitée", ce qui pousserait les jeunes à partir.
Selon une étude "Rouvini" réalisée par par Spring (une plateforme de recrutement), le Cercle des ambitieux caribéens et la journaliste Mylène Colmar, la formation et l’emploi sont à l’origine du départ de nos jeunes. Un peu plus de 80 % des personnes interrogées disent être parties, car il n’y avait pas la formation qu’elles souhaitaient sur le territoire. Une raison parmi tant d’autres. On peut y ajouter : une économie en berne, une précarité liée au chômage et une pauvreté grandissante.

Bientôt, une Guadeloupe dépourvue de jeunes ?

Malgré le fait qu’autour de la trentaine, certains natifs décident de revenir, surtout les jeunes femmes Martiniquaises  (24 % d’après l’INSEE), peut-on vraiment dire que c’est suffisant ? Toujours d’après l’enquête Rouvini, les Guadeloupéens interrogés ont envie de revenir, mais le manque de perspective d’avenir professionnel les freine. Si 95,6 % d’entre eux rêvent d’un retour "au pays", 72 % d’entre eux ne le concrétisent pas, par peur de ne pas trouver l’emploi qu’il leur faut.

Cet exode n’est pas nouveau, mais il tend à s’amplifier. Les jeunes veulent un avenir, et semble-t-il qu’il ne soit pas sur l’archipel.  Actuellement, ce sont  44 % d’entre eux qui partent pour leurs études en hexagone. D’ici 2030, la moyenne d’âge en Guadeloupe sera autour de 43 ans et un tiers de la population aura plus de 65 ans. De quoi s’inquiéter sur le futur de l’île, car une société qui se vide de sa jeunesse est une société qui se meurt.