Une centaine de scientifiques vont explorer la biodiversité des îles du sud pendant six semaines à partir de ce vendredi. Une grande mission qui s'inscrit dans le programme "la Planète Revisitée".
Ce n'est pas la première fois que l'archipel guadeloupéen fait l'objet de missions scientifiques. C'est même le territoire caribéen, dont la biodiversité est la mieux connue. En 2012 et 2015, deux missions d'exploration marines avaient ainsi permis de découvrir 300 nouvelles espèces, découvertes qui avaient donné lieu à 300 publications scientifiques. Il s'agissait des missions "Karubenthos" initiées par le Museum national d'Histoire Naturelle, le Parc National de Guadeloupe et l'Université des Antilles (l'Unité Mixte de Recherche de biologie des Organismes et Ecosystèmes Aquatiques de l'UA avait fait l'objet d'une distinction par le Classement mondial de Shanghaï des matières universitaires en 2023). Mais à ce jour les données et le suivi restent incomplets, en particulier dans les îles du sud.
Le potentiel endémique des îles du sud
La biodiversité des îles du sud possède un fort potentiel d'espèces non répertoriées endémiques. C'est pourquoi, la mission d'exploration va se concentrer sur ces territoires.
Le projet "La Planète revisitée des Îles de Guadeloupe" doit permettre d’acquérir de nouvelles données scientifiques sur la biodiversité dite "négligée" (ex.: insectes, petits invertébrés, champignons, mousses, algues, mollusques, crustacés, vers, etc.) agissant pour la préservation de la biodiversité. Cette démarche est essentielle pour découvrir des espèces marines et terrestres et mieux estimer leur statut de conservation.
Muséum national d'Histoire Naturelle
Récemment, une mission scientifique sur les champignons s'est déroulée en Nord Grande-Terre et a permis d'identifier 1500 espèces, soit 10% du potentiel à découvrir.
La biodiversité est également incontournable dans la lutte contre les dérèglements climatiques. Située au coeur d’un point chaud de la biodiversité mondiale, l’archipel guadeloupéen abrite une biodiversité à la fois exceptionnelle mais menacée.
Museum national d'Histoire Naturelle
Un projet en deux volets et un calendrier
- Volet marin
Sur le volet marin, ce sont les invertébrés marins et la flore qui sont visés dans le cadre de cette exploration. Les plateaux autour des îles, jusqu’à 150 mètres de profondeur, seront prospectés.
- Volet terrestre
Sur le volet terrestre, ce sont les arthropodes et autres invertébrés (mollusques, vers, etc.) qui sont étudiés en priorité. Un volet flore spécifique sera déployé à Marie-Galante avec le Conservatoire Botanique des îles de Guadeloupe (CBIG).
Le calendrier :
- Les Saintes (Terre-de-Haut et Terre-de-bas) 27 septembre au 13 octobre 2024
- Marie-Galante 17 au 29 octobre 2024
- La Désirade (dont Petite-Terre) 2 au 11 novembre 2024
Un programme qui existe depuis 2006
D'où l'intérêt de cette nouvelle exploration scientifique, dans les îles du sud, pendant six semaines et pour laquelle une centaine de chercheurs sont mobilisés, au niveau local, national et international. Initié au Vanuatu en 2006 par le Muséum national d’Histoire naturelle et ses partenaires, le programme "la Planète Revisitée" a conduit, depuis près de 20 ans, les scientifiques du monde entier de la Nouvelle-Calédonie à la Guyane, en passant par la Corse, la Papouasie-Nouvelle-Guinée ou encore Madagascar, à la découverte de la biodiversité.