"Notre dernier rapport de situation fait état de 75 morts, 47 brûlés graves et 12 brûlés légers" qui sont hospitalisés à travers le pays, a indiqué à l'AFP Jerry Chandler, directeur de la protection civile haïtienne.
Un hôpital de campagne en cours d'installation
"Nous mettons actuellement les bouchées doubles pour renforcer les structures de santé locales : notre hôpital de campagne est en fin d'installation et nous prévoyons 7 à 10 jours d'opération", a-t-il expliqué.
La structure temporaire, installée dans le gymnase du Cap-Haïtien, ville où s'est produit le drame, va fonctionner notamment grâce au soutien matériel de l'Organisation mondiale de la santé et au personnel mobilisé par le ministère haïtien de la santé, selon les précisions apportées par Jerry Chandler.
Dans la nuit de lundi à mardi, le chauffeur du camion-citerne aurait tenté d'éviter une collision avec un taxi-moto, perdant alors le contrôle de son véhicule qui s'est renversé, a précisé mardi Patrick Almonor, maire adjoint de la ville du Cap-Haïtien.
A la suite de l'accident, "des membres de la population civile en ont profité pour recueillir le carburant en remplissant des récipients de fortune, ce qui est à la base d'une terrible explosion", a déclaré à l'AFP Jerry Chandler.
Dès mardi, une vingtaine de blessés ont été transférés dans des centres hospitaliers à travers le pays, dont celui de l'organisation Médecins sans frontières à Port-au-Prince, seule structure en Haïti spécialisée dans les soins des grands brûlés.
"Nous avons opéré toute la nuit et, pour le moment, nos 12 patients sont stables", a déclaré mercredi matin Jean Gilbert Ndong, coordinateur médical de MSF.
"On attend encore une dizaine de patients aujourd'hui qui ont été triés par une équipe de MSF, qui est allée sur place au Cap hier. L'équipe est composée d'un chirurgien spécialisé en brûlures, d'une anesthésiste et d'une infirmière", a précisé mercredi (15 décembre) Jean Gilbert Ndong.
Pénurie de carburants dans le pays
Haïti est en proie à une forte pénurie de carburant en raison de la mainmise des gangs sur une partie du circuit de ravitaillement.
Ces derniers mois, les bandes armées ont grandement accru leur emprise sur Port-au-Prince, contrôlant les axes routiers qui conduisent aux trois terminaux pétroliers que compte le pays.
Plus d'une dizaine de véhicules de transport de carburant ont été détournés par les gangs qui ont exigé de fortes rançons pour la libération des chauffeurs, suscitant une forte grogne au sein de la population.