Face à la hausse des prix, l'économie de la Guadeloupe se met en berne

La formule est éculée mais réelle : quand le bâtiment va tout va. Mais en ce moment en Guadeloupe, ça ne va plus du tout. En cause, les conséquences de la crise sanitaire sur les relations commerciales mondiales et aussi, un mouvement de récession qui pourrait condamner certaines entreprises

Et si votre maison en contruction vous coutait 20 à 30% plus cher que prévu. C'est tout à fait ce qui devrait se passer dans les prochaines semaines, y compris pour les grands chantiers comme le CHUG ou le Centre hospitalier de la Basse-Terre.
Déjà, des organismes sociaux comme la SEMAG ont annulé des commandes de logements collectifs. 
Explications données par la CERC, la cellule économique régionale de la construction 

Le prix des matériaux est en train d'exploser: bois, plastiques, métaux, tous les prix flambent. Le contre-plaqués a augmenté de 75%, le pain de 68%. La fonte, l'acier, le cuivre ont pris plus de 50%

CERC

Bien sûr il y a la spéculation mondiale sur les matières premières, l'octroi de mer de la Région, mais il y a surtout l'augmentation incroyable du fret maritime : la crise sanitaire a entraîné un naufrage de la flotte mondiale, et les liaisons entre la Chine et l'Europe ont été divisées par 3. 

Moins de marchandises, moins de commandes, moins de bateaux et d'espaces entre le Havre et Pointe-à-Pître. Et du coup, le transport se fait rare, donc cher. 
A Jarry, les magasins et les entrepôts se vident. Et pas seulement les matériaux de construction : le matériel électrique, l'informatique, 
Il faut dire aussi que cela s'aditionne à la baisse des revenus et de la consommation, et donc des commandes. Les ménages ne dépensent plus, juste pour se nourrir à minima, expliquent les patrons de supermarchés. 

Philippe Chaulet, Chef d'entreprise

Le grand hypermarché de Baie-Mahault enregistre une baisse de son chiffre d'affaire de 50% par rapport à l'année dernière. 

L'économie guadeloupéenne est en train de s'effondrer, disent les chefs d'entreprise, on parle même de 2000 dépôts de bilan d'entreprise qui seraient prévus pour le mois de décembre.

Peu d'emploi, peu d'argent, peu de consommation et une émigration massive vers la métropole où l'économie est florissante. La Guadeloupe rentre dans une phase bien sombre de son histoire économique.