La filière banane de Guadeloupe se mobilise pour faire entendre aux autorités ses difficultés.
Certes, elle bénéficie d'une aide européenne, mise en place depuis 2007, dont le montant à partager avec la Martinique s’élève à 129 millions d'euros ; mais cette enveloppe POSEI (Programme d'options spécifiques à l'éloignement et à l'insularité) n'a jamais été revalorisée.
Quoi qu’il en soit, les producteurs se plaignent de devoir faire face à l’impact de la transition agro-écologique, à une forte augmentation des coûts de production et des salaires, sans compter les prix des intrants, également en hausse depuis 2021.
Quant aux nouvelles techniques de traitement des sols, respectueuses de l’environnement et préventives contre les maladies, souvent manuelles et laborieuses, poussent un peu plus à la dépense.
Enfin, que dire des aléas climatiques à répétition qui viennent perturber la production et impacter les rendements ?
Certains producteurs ne peuvent plus renouveler leurs plantations ; d’autres peinent même à les entretenir.
Dans ce contexte, c’est avec regret et désarroi que les acteurs ont appris que "la banane export, qui représente sur les Antilles françaises environ 95% des volumes, vient de se voir privée de toute aide, sur le fonds de 10 millions d’euros annoncé par la première ministre Elisabeth Borne, en soutien aux producteurs ultramarins de fruits et légumes, afin de compenser les effets de l’inflation", souligne le Groupement des planteurs de bananes de Guadeloupe.
Laetitia Broulhet et Rémi Defrance sont allés se rendre compte de la réalité du terrain, à la rencontre de Guy et Charles-Henry Adolphe, père et fils, exploitants agricoles au lieu-dit Moravie, à la section Cambrefort, dans les hauteurs de Capesterre-Belle-Eau. Une illustration des difficultés de la filière banane, à l’origine du blues des professionnels :
Pour évoquer cette situation, Francis Lignières, président du Groupement des planteurs de bananes de Guadeloupe a répondu à l’invitation de Christelle Théophile ; il était l’invité du journal "Guadeloupe Soir" du lundi 11 septembre 2023 :
Les bananiers doivent donc rencontrer le préfet de Guadeloupe, demain, mercredi 13 septembre 2023. Puis, une réunion est prévue avec les instances nationales, à Paris, le 18 septembre prochain.
Les professionnels de Guadeloupe et de Martinique de la filière attendent de l’Etat "une analyse fine de la réalité socio-économique de la filière et que des pistes soient dégagées afin de consolider celle-ci" ; de tels efforts et une telle considération ont été consentis pour les autres filières agricoles nationales et ultramarines, rappelle le Groupement des planteurs de bananes de Guadeloupe.