Filière porcine : une production maintenue mais difficile à commercialiser

Depuis le début du confinement, après une baisse de la demande les trois premières semaines, la filière porcine a réussi à maintenir sa production. Mais la commercialisation est difficile. Malgré le coup de pouce des grandes et moyennes surfaces, les consommateurs boudent la viande fraîche. 
Nous sommes à Subercazeau, au Lamentin, sur l’exploitation agricole de Jacques Crozilhac. 8 hectares de terres exclusivement consacrés à l’élevage. La ferme compte 80 têtes de bétail et 45 truies destinées à la reproduction. Une fois sevrés, les porcelets sont vendus à d’autres éleveurs pour être engraissés. Ici la crise du Covid-19 n’a eu qu’un impact limité. La demande sur le porc a certes baissé durant les trois premières semaines de confinement mais elle a ensuite retrouvé son cours presque normal.  
Exploitation de Jacques Crozilhac à Subercazeau (Lamentin)

Une commercialisation difficile

En revanche, la filière souffre toujours d’un problème de commercialisation. La mise en confinement a fermé les restaurants et bouleversé les habitudes de consommation. Les guadeloupéens privilégient les produits secs et les conserves au détriment de la viande fraîche. 
Premières touchées, les unités de transformation, comme celle de l’Eleveur à Sainte Rose. Cette entreprise travaille en moyenne 300 tonnes de viande, du porc principalement et un peu de volaille. Depuis le début du confinement, sa directrice Maud Lurel le confirme, son chiffre d’affaire a baissé de 40%. Pour écouler sa production, il lui a fallu trouver de nouveaux marchés, notamment avec les grandes et moyennes surfaces (GMS).

Produits locaux et vente directe

Et la grande majorité des GMS du département ont joué le jeu. Reste à savoir si cela suffira à infléchir la courbe des ventes. Pour Gérard Blombou, le président de l’Iguavie, la primauté aux produits locaux doit être la règle. 
En attendant, chez l’Eleveur, on joue aussi la proximité avec de la vente directe aux consommateurs, deux fois par semaine. Et ce principe de vente directe commence également à intéresser les producteurs eux-mêmes, à l’instar de Jacques Crozilhac, producteur et Président de la Cooporg.
Bref, la formule séduit de plus en plus. Reste maintenant à la pérenniser après la sortie de confinement. C’est aussi cela l’un des enjeux de cette crise à nulle autre pareille.