Sur le bik à l'entrée du CHUG, c'est l'heure d'un atelier ébénisterie. Depuis l'installation de ce lieu de résistance où les personnels suspendus se soutiennent mutuellement mais où aussi, des gestes et des actes de solidarités leurs sont manifestés, le temps n'est jamais perdu.
Ce matin, c'est Grégory qui s'attèle à enseigner aux apprentis du jour l'art et la manière de reconvertir des palettes. Parce qu'ici, on apprend à tout utiliser, à tout valoriser et pourquoi pas, à tout maîtriser.
Parmi les apprentis du jour, Frisette et Murielle suivent attentivement les recommandations qui leurs sont faites.
Comme d'autres ici, elles ont à l'esprit la nouvelle de la veille quant à la fin de l'obligation vaccinale.
Pour Frisette, c'est le début de la reconnaissance du bien fondé du combat qu'elle et d'autres mènent depuis août 2021. Mais c'est bien plus que cela. D'ailleurs, en parler fait remonter tout cela et les ressentiments ne sont jamais loin.
La vie de Muriel aussi a changé. Sa vie, ses choix , ses priorités. Alors elle ne veut pas avoir vécu tout cela pour rien. Elle veut surtout être rétablie dans cette intégrité professionnelle qui lui a été niée durant un an et demi.
Pas sûr donc que la vie sur le bik soit sur sa fin. Pas sûr non plus que les collègues vaccinés et qui ont eu charge de travail pour remplacer les autres, entendent de la même manière le principe d'indemnisation revendiqué par les personnels suspendus comme un préalable à leur éventuelle réintégration.