Tous les 4 janvier depuis 2019, la Journée mondiale du braille est célébrée.
Cette date n’a pas été choisie au hasard, puisqu’elle commémore la date de naissance de Louis Braille, l’inventeur de cet alphabet tactile, au bénéfice des personnes qui souffrent d’une déficience visuelle.
Cet évènement est l’occasion de parler de ce handicap, mais aussi de souligner l’importance de ce mode de communication et d’accès à la lecture, pour la pleine réalisation des droits fondamentaux des personnes aveugles et malvoyantes.
Le braille en recul à cause des nouvelles technologies ?
On pourrait penser que le braille est menacé par l’émergence des nouvelles technologies. Mais cela n'est pas tout à fait exact.
L’utilisation du braille est, certes, en train de reculer en France mais, pour Jacqueline Jérémy, enseignante spécialisée au centre Basse Vision, à Basse terre, cette forme d’écriture a encore toute sa place.
Même si très peu de gens utilisent vraiment le braille, pour moi, ça reste quand même quelque chose d’essentiel, qui permet de garder une certaine autonomie, au cas où les moyens matériels ne suivent pas. La dame qui m’a fait passer mon examen m’avait dit : "même s’il y a toutes sortes d’évolutions technologiques, même s’il y a toutes sortes de logiciels, le braille aura toujours sa place". Si on maîtrise le braille, on pourra toujours communiquer, même s’il n’y a plus d’électricité, ni outil.
Jacqueline Jérémy, enseignante en braille au centre Basse Vision
Il s’avère que les équipements spécifiques (comme les assistants vocaux) sont très coûteux, malgré les aides financières octroyées par la Maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH). Ils ne sont donc pas accessibles à tous.
En outre, ils ne se prêtent pas à toutes les situations.
Il y a quelques années, on a eu à faire des aménagements d’examen pour une jeune qui passait son baccalauréat. Au final, on s’est rendu compte que, même si elle avait un ordinateur avec une synthèse vocale et une plage braille en guise de clavier relié à l’ordinateur, il a quand même fallu qu’on demande que les sujets soient retranscrits en braille, pour parer au risque de panne d’électricité ce jour-là. Elle n’aurait pas pu composer sans ce support.
Jacqueline Jérémy, enseignante en braille au centre Basse Vision
Aux personnes effrayées par le braille, Jacqueline Jérémy explique qu’au bout d’un an d’un apprentissage régulier, "pour ceux qui le veulent et qui adhèrent", la maîtrise du braille peut déjà être appréciable. Les personnes peuvent être autonomes en lecture et écriture.
Il est aussi bon de savoir que des maisons d’édition offrent un large choix d’ouvrages traduits en braille. Des systèmes d’adhésion sont alors proposés.
Un gain en autonomie pour Patrick
Patrick Fidèle est aveugle. Il l’assure : le braille a beaucoup facilité son quotidien.
Le braille m’a permis d’être autonome, de lire, par exemple si je reçois mes relevés de comptes ; je les reçois en braille et je n’ai besoin de personne pour me faire la lecture. Même si on a d’autres technologies, le braille reste toujours important pour nous.
Patrick Fidèle, aveugle qui maîtrise le braille
Patrick travaille. Il alterne entre synthèse vocale et braille, sans lequel il n’aurait pas pu trouver d’emploi, de son pont de vue.
Patrick maîtrise cet alphabet numérique, depuis une formation suivie dans l’Hexagone, entre 8 et 16 ans. Il a ainsi développé son toucher, puisque pour les aveugles les doigts remplacent les yeux, quand il s’agit de lire.
Mais en Guadeloupe, faute d’école pour les déficients visuels jusqu’à récemment, les utilisateurs du braille sont peu nombreux.