On ne l'a appris qu'aujourd'hui, la poétesse guadeloupéenne Florette Morand Capasso s'est éteinte le 14 février en Italie où elle vivait depuis la fin des années 1960.
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Florette Morand avait choisi l'Italie comme seconde patrie. Mariée au comte Aldo Capasso en 1970, poète lui aussi et qui était son traducteur, elle vivait dans la région d'Altare en Italie. C'est là où elle aura vécu la plus grande partie de sa vie et c'est là où elle s'est éteinte à l'âge de 93 ans. Mais ce n'est qu'aujourd'hui que la nouvelle de sa mort a été révélée.
Florette Morand était aussi la tante de la chanteuse Joëlle Ursull, la soeur de sa mère. Elle a toujours mal vécu le fait de n'avoir pas été défendue par la Guadeloupe lorsque les critiques français la qualifiaient de "doudouiste".
Voici venir Noël
En agitant son pagne De l’ombre des cabanes
L’odeur du “fleuri-Noël” Couleur de vanillon
Assourdit la campagne Aux confins des savanes
De son étrange appel. Rêvez de réveillon !
La nature est en fête Au cœur de vos corbeilles,
Le soleil se fait doux Ramenez des hameaux
Et l’alizé s’entête Les groseilles vermeilles
A siffler des airs fous Saignant sur les rameaux…
Enfants de la Guadeloupe Tous les peuples du monde
Voici venir la Noël Joyeux chantent Noël
Sur les cannes, des houppes Et soyez de la ronde
Poudrent le front du ciel. Au vent de l’archipel !
Texte de Florette Morand- Les matins Caraibes
Florette Morand était aussi la tante de la chanteuse Joëlle Ursull, la soeur de sa mère. Elle a toujours mal vécu le fait de n'avoir pas été défendue par la Guadeloupe lorsque les critiques français la qualifiaient de "doudouiste".
Une grande plume de la poésie antillaise
Poétesse remarquée, elle a été de cette génération, autour de la Revue Guadeloupéenne, à proposer une exploration de la "personnalité guadeloupéenne" et donc à autocentrer son regard. Dans les années 60 et 70, ses poèmes étaient connus de tous les élèves des Antilles et de la Guyane, en particulier le célèbre "Voici venir Noël", particulièrement grâce à l'ouvrage "De Sel et d'Azur" qui est proposé aux élèves du primaire et du secondaire. Le contenu de ses textes n'a certes pas la radicalité de ceux de Paul Niger, Sonny Rupaire ou Guy Tirolien mais ils constituent un maillon non négligeable dans la chaîne de la littérature et, singulièrement, de la poésie guadeloupéenne.Une militante engagée
Très tôt, Florette Morand a toujours su démontrer son esprit d'engagement. A la mort d'Emmet Till le 28 août 1955 à Money au Mississippi, un adolescent afro-américain qui fut brutalement assassiné dans la région du delta du Mississippi, elle exprime sa colère dans un poème qu'elle lui dédie. Au début des années 60, elle organise une conférence de presse pour dénoncer l'arrestation de Patrice Lumumba. En Juin 1962, à la mort d'Albert Béville, membre fondateur du Front des Antilles-Guyane pour l'Autonomie, elle lui rend un hommage public. Elle est aussi aux côtés des prisonniers de Basse-Terre suite aux massacres de mai 1967 et leur rend visite malgré les tensions encore latentes. Florette Morand est née en Guadeloupe en 1926. Lauréate de l'Académie française, elle a écrit des recueils de poésies : Feu de Brousse - Chanson de ma savane - Mon coeur est un oiseau des îles, pour les plus connus.En agitant son pagne De l’ombre des cabanes
L’odeur du “fleuri-Noël” Couleur de vanillon
Assourdit la campagne Aux confins des savanes
De son étrange appel. Rêvez de réveillon !
La nature est en fête Au cœur de vos corbeilles,
Le soleil se fait doux Ramenez des hameaux
Et l’alizé s’entête Les groseilles vermeilles
A siffler des airs fous Saignant sur les rameaux…
Enfants de la Guadeloupe Tous les peuples du monde
Voici venir la Noël Joyeux chantent Noël
Sur les cannes, des houppes Et soyez de la ronde
Poudrent le front du ciel. Au vent de l’archipel !
Texte de Florette Morand- Les matins Caraibes