D’abord, il y a la pression foncière.
La culture du tabac nécessite beaucoup d’espace : plus de 3 millions d’hectares de terres arables, principalement dans des pays à revenu faible.
La production de tabac est une agro-industrie gloutonne qui rase tout sur son passage. On estime qu’elle est responsable à elle seule de 5 % de la déforestation mondiale.
La monoculture du tabac contribue également à la désertification, en épuisant très rapidement les sols. L’immense majorité du tabac consommé à travers le monde provient par ailleurs d’exploitations intensives extrêmement dépendantes de l’agrochimie.
Le tabac fait partie des dix cultures ayant le plus recours aux engrais de synthèse. Ses champs sont inondés de pesticides, dont certains sont interdits dans la plupart des pays occidentaux.
La culture de tabac est également très gourmande en eau et très énergivore.
Le tableau n’est guère plus réjouissant si l’on s’intéresse aux gaz à effet de serre : le secteur pèse chaque année autant de tonnes d’équivalent CO2 que le Pérou ou Israël.
Au final, le tabac n’a donc rien à envier aux industries les plus climaticides : en un an, un fumeur s’autorisant un paquet de cigarettes par jour contribue cinq fois plus à l’épuisement des ressources en eau qu’un mangeur de viande rouge, et quatre fois plus au changement climatique qu’un consommateur de sucre.