Gaoulé Kont Chlordécone : sept jours de mobilisation en Martinique

Des membres de "Gaoulé kont Chlordécone" devant la maison des syndicats à Fort-de-France.
Une semaine de mobilisation pour dénoncer le scandale du Chlordécone. Cela se passe en Martinique, à l’initiative d’une pluralité d’organisations. La société civile est appelée à rejoindre le mouvement, pour demander, justice, réparation, dépollution et avancées de la recherche. Des acteurs Guadeloupéens ont tenu à s’associer à cet évènement.

Depuis le dimanche 22 et jusqu’au samedi 28 octobre 2023, une "Simenn Matnik Doubout" est organisée en Martinique. La population de l’île est invitée à participer à un "Gaoulé kont Chlordécone", dont le point d’orgue sera un grand rassemblement, suivi d’une marche contre le Chlordécone prévus le 28 dès 8h00, au départ de la maison des Syndicats, à Fort-de-France.

Logo de la "Simenn Matnik doubout"

La mobilisation pour obtenir justice et réparation

Outre l’échec de l’action en justice, qui s’est soldée par un non-lieu, les organisateurs de cet évènement veulent retenir les victoires remportées, à force de mobilisation populaire.
"Une aide exceptionnelle d’1,5 millions d’euros par an sur 3 ans est créée pour les marins-pêcheurs salariés et les patrons embarqués", "en 2021, le cancer de la prostate a été reconnu comme maladie professionnelle", "en 2022, la mesure du taux de chlordécone dans le sang (chlordéconémie) est devenue gratuite pour tous et toutes" et, par ailleurs, "des projets de recherche sont en cours", rappellent-ils.

Pour les multiples organisations, partis politiques, syndicats, associations et personnalités parties prenantes, il faut frapper plus fort encore. Ils entendent obtenir justice et réparation, notamment sous la forme d’indemnisations ou de dépollution des sols, notamment de la part des fautifs, dans cette affaire de pollution des sols, des eaux et des populations de Guadeloupe et de Martinique.

Des Guadeloupéens sont aussi impliqués dans cette action.
Les membres de l’association VIVRE et ceux de l’Alyans Nasyonal Gwadloup (ANG), notamment, prennent aussi part aux débats ; une participation qui matérialise la solidarité du "Lyannaj pou dépoliyé Gwadloup" et la volonté de faire front commun, entre les militants des deux territoires.

L’ANG a aussi fait le point sur les actions mises en place, les victoires obtenues et les luttes à venir.

Il est évident que,  quand on commence à travailler sur le Chlordécone, la première des choses dont on se rend compte, c’est qu’il y a un manque de connaissance, sur les affections que cela cause aux enfants, sur notre santé en général, sur les maladies concernées et sur les recherches qui restent à faire.

Laurence Maquiaba, porte-parole de l’ANG

Le dossier Chlordécone est pluriel, rappelle l’un des organisateurs de la "Simenn Matnik Doubout". Pour autant, faute de traitement judiciaire de cette affaire, il subsiste trop de zones d’ombre :

Il y a l’aspect indemnisation qui est fondamental, mais il y a l’aspect prévention également qui est essentiel, l’aspect réparation et puis on veut la vérité ! (...) On veut vraiment savoir ce qui s’est passé et quelle est la situation, aujourd’hui.

Philippe Pierre-Charles, porte-parole du "Lyannaj pou dépolyé Matinik"

Le programme

Ce mercredi, les villes partenaires de cette mobilisation organisent des initiatives fortes pour dénoncer le scandale lié à l’utilisation du pesticide dans les Antilles françaises.

Durant ces sept jours, un village d’information, des débats, ainsi qu’une soirée culturelle sont au programme :

Programme de la "Simenn Matnik Doubout"

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