Génération 2000 : pani kannaval gwadloup san Fwéta !

Carnaval : l'art de la fabrication du fouet ©Lydia Querin et Christian Danquin - Guadeloupe La 1ère
Pour notre rubrique hebdomadaire "Génération 2000", nous sommes allés à la rencontre de Livio Bogdan, dit "Sharyss". Il est passionné de carnaval et, plus largement, de culture. En 2018, il a lancé sa marque de fouets "Ti-Fwèta". Depuis, il organise des ateliers d’initiation et distille son savoir-faire et ses techniques sur le maniement de cet accessoire, toujours aussi populaire, dans le cadre des déboulés carnavalesques, en Guadeloupe.

Ils annoncent les Gwoup a Po et, avec leurs tonitruants instruments, ils font un rappel des années sombres de l’esclavage, où le fouet servait à réprimander les Africains asservis. Les Fwéta sont une composante incontournable des déboulés carnavalesques de Guadeloupe.

Mais comment sont fabriqués ces fouets qu’ils font inlassablement claquer sur le bitume ? C’est ce que nous avons cherché à savoir, en rencontrant un passionné et spécialiste de cet outil. Livio "Sharyss" Bogdan, 29 ans, a même fait de sa fabrication une activité artisanale en créant sa marque "Ti Fwéta" en 2018 ; preuve que cette tradition a encore de beaux jours devant elle. Encore faut-il maîtriser la technique pour obtenir un bon son, sans blesser les nombreux spectateurs qui se pressent sur les parcours de défilés ; là aussi, c’est tout un art.

C’est de sa propre expérience que Livio Bogdan tire son savoir-faire, après des années de tentatives pour obtenir le fouet parfait, en termes de maniabilité, de solidité et de son. Au fil des années, il a perfectionné ses techniques de confection et d’utilisation.

Mon premier fouet, c’est mon grand-père qui l’avait fabriqué. Il avait fait comme il pouvait. Mais ce n’était clairement pas un fouet comme je voulais. J’ai dû attendre 12-13 ans comme ce que je voulais vraiment. Avant je tchoquais, je fabriquais... c’est cette expérience-là que je vends.

Livio Bogdan, artisan, fabricant de fouets de Mas

Livio Bogdan est tombé dans les fouets quand il était petit. Il a même été, un temps, responsable des fouets au sein du Mouvman Kiltirèl Akiyo. Il veut que les fouettards soient davantage valorisés et considérés au sein des différents groupes. Pour lui, dans le Mas, le fouet a autant de valeur qu’un tambour.

Depuis le début de son aventure avec "Ti Fwéta", "Sharyss" a vendu près de 1300 fouets. Il ambitionne d’augmenter sa production, au fil du temps.

REPORTAGE/
Reporteur : Lydia Quérin
Reporteur d’images : Christian Danquin
Monteur : Frédéric Peyron
Mixeur : Cannelle Aimé