Suite aux évènements de décembre 2024, notamment l’éboulement massif sur le front nord de la carrière de Deshaies, la société antillaise de granulats (SADG) met la pression pour une reprise de l'exploitation même partielle du site. Alors que le tribunal judiciaire de Basse-Terre, saisi après l'arrêté préfectoral du 2 janvier 2025, de suspendre les activités d'exploitation de la carrière, a donné jusqu'au 15 mars à un expert d'évaluer les possibilités de reprise partielle ou totale, la SADG a déjà remis, il y a 10 jours, un premier document aux services de l’Etat.
Une contre-expertise du BRGM attendue
Réalisé par le cabinet d’études Antea, ce document envisage l’ouverture au plus vite du front sud de la carrière. Comme elle s’y était engagée, la Préfecture a renvoyé le texte vers le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) pour une contre-expertise. Le BRGM pourrait rendre sa copie au mieux vers la fin de la première semaine de février.
En parallèle, et conformément à l’arrêté préfectoral pris le 2 janvier, les services de l’État continuent à travailler sur les éléments techniques qui doivent être fournis par la SADG. Ainsi, à ce jour, la SADG a fourni un certain nombre d'éléments mais des données complémentaires sont attendues et plusieurs points sont encore à préciser, notamment ceux qui garantiront que la reprise d'activité n'aura pas d’impact sur le reste de la carrière ou que ces impacts seront limités et maîtrisés.
Xavier Lefort, Préfet de Guadeloupe
La décision du tribunal s'impose à tous
Pour autant et qu’elles qu’en soient les conclusions, les services de l’Etat sont tenus de respecter la décision du tribunal des référés du 15 janvier dernier. Et Xavier Lefort, visiblement n’entend pas déroger au délai de deux mois (15 mars 2025) fixé par le tribunal pour la remise du premier rapport, et ce quelles que soient les conséquences économiques.
Pour rappel, le front nord, là où s’est produit le glissement de terrain, présente d’importantes fissures et la zone est toujours considérée comme fortement instable. Le tribunal avait en outre fixé au 31 août, la date limite pour remettre un second rapport "visant à déterminer les causes et les désordres constatés ainsi que les préjudices qui peuvent être réparables ou non ; avec un rapport définitif pour le 15 septembre".