Le cabinet d’avocats de Maître Vincent Julé-Parade nous fait part des avancées du dossier judiciaire relatif à la mort de Moreen, 11 ans, renversée par une voiture, dont les occupants ont pris la fuite : les mis en cause, déjà condamnés en correctionnelle, comparaîtront devant la cour d’appel de Basse-Terre, dans deux jours, mardi 27 février 2024
Un lâche et inadmissible délit de fuite
Ce fait divers avait ébranlé la Guadeloupe, en 2021. Cette année-là, le 13 août, vers 20h00, la jeune victime, accompagnée d’une amie, a été percutée alors qu’elle traversait la chaussée, sur un passage piéton, à proximité du rond-point Mulâtresse Solitude et non loin de chez elle, aux Abymes.
Le chauffard (qui circulait à vive allure) et ses passagères l’ont laissée gisant au sol, sans s’arrêter, sans se retourner.
"Face à l’extrême gravité de ses blessures, Moreen est tout d’abord transportée aux urgences pédiatriques des Abymes, puis transférée au centre hospitalier universitaire de Fort-de-France, avant d’être rapatriée à Pointe-à-Pitre, pour y mourir le 20 août, soit sept jours après l’accident", relate Me Vincent Julé-Parade, qui représente la famille de la jeune victime.
Un an, jour pour jour, après les faits, la famille et les proches de Moreen s’étaient rassemblés sur les lieux du drame, pour une marche blanche.
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Le conducteur fautif Ismaël A. et sa passagère avant Lyanna M. ont été identifiés grâce au témoignage d’une femme qui se trouvait à l’arrière de la voiture impliquée, un véhicule de location ; cette vacancière n’a parlé qu’après être rentrée dans l’Hexagone.
L’instruction judiciaire, qui a duré plus de deux ans, a révélé que le conducteur a fait réparer le véhicule avant de le rendre. Il s’est ensuite caché, "jusqu’à son interpellation le 22 août 2021", détaille l’avocat.
Une première condamnation
Poursuivi pour "homicide involontaire aggravé", le conducteur a été condamné à 4 ans de prison, dont 2 assortis d’un sursis probatoire, par le tribunal correctionnel, le 31 octobre 2023.
Sa passagère avant, quant à elle, a été condamnée pour "non-assistance à personne en danger".
L’affaire repassera donc devant la justice, mardi, suite à un appel interjeté par la procureure de la République de Pointe-à-Pitre et par les parents de la petite Moreen.
Au lendemain de l’adoption en première lecture, par l’Assemblée nationale, du nouveau délit d’homicide routier, la décision qui sera rendue par la cour d’appel de Basse-Terre sera un symbole fort du regard de notre société et de notre justice sur la délinquance routière, sur des comportements inadmissibles et l’origine d’innombrables drames, contre lesquelles il faut lutter avec la plus grande fermeté.
Me Vincent Julé Parade, spécialiste de la défense des victimes de la route
Les proches de la petite fille souhaitent avant tout que la mort de Moreen aboutisse à la conscientisation de ceux qui, sur la route, se comportent inconsidérément, impunément et n’assument pas leurs responsabilités.