Bas-du-Fort : un quartier dénonce les attaques répétées d’un chien dangereux (dont une mortelle) et l’inaction des autorités

A Bas-du-Fort (Le Gosier), un molosse a mordu quatre personnes et tué un petit chien, dans les bras de sa maîtresse, elle aussi victime - Juillet/août 2024.
Le molosse pointé du doigt à Bas-du-Fort (Le Gosier) a tué un petit chien, le 10 août dernier. Avant ce triste évènement, il avait déjà mordu quatre résidents. Les habitants dénoncent l’inaction de la police, contre cet agresseur qui erre régulièrement sur la voie publique, mais aussi contre sa propriétaire, qu’ils jugent inconsciente. À ce jour, ni l’un ni l’autre n’a été inquiété. Une pétition a déjà été signée par 80 riverains.

Bibi était un affectueux Bichon.

Bibi a été mortellement attaqué par un molosse. Sa maitresse, qui l'avait dans ses bras, a aussi été mordue - 10/08/2024.

Cette boule de poils blancs était le précieux compagnon de Thierry et Marjorie, jusqu’à ce qu’il croise la route d’un dangereux molosse.
Pendant une promenade, le chien d’une voisine lui a sauté dessus ; une attaque mortelle qui remonte au 10 août dernier, vers 18h00, à la rue du Lagon Bleu, à Bas-du-Fort (Le Gosier). La maîtresse de Bibi a tenté de s’interposer et de sauver le malheureux ; mais, alors qu’elle l’avait dans ses bras, elle a à son tour été mordue par l’agresseur. Elle souffre, encore aujourd’hui, d’une grave blessure au sein gauche, côté cœur.

Poignants témoignages

Les propriétaires de la victime témoignent.

Marjorie raconte, avec émotion, à quel point elle s’est battue pour aider son petit chien. Pour elle, la maîtresse du molosse, qui n'était pas à proximité quand l'attaque a débuté, n’avait pas la carrure pour intervenir, encore moins pour s’interposer.

(...) Il a pris mon chien dans mes bras. Quand j’ai vu ça, j’ai commencé à me battre avec le chien, pour récupérer mon petit chiot dans sa gueule. J’ai commencé à crier et la bonne femme est venue pour récupérer le chien. Mais comme c’est une femme très mince et c’est un molosse, elle n’a pas vraiment la force pour tenir le chien (...).

Marjorie Le Lay, propriétaire du chien tué

Marjorie Le Lay, propriétaire du chien tué ©Jordi Rayapin et Christian Danquin - Guadeloupe La 1ère

Marjorie, à son retour du cabinet médical qui l’a prise en charge, a constaté que rien n’avait été fait pour neutraliser l’animal agresseur. 

Son époux pousse aujourd’hui "un coup de gueule", pour que les autorités publiques réagissent. Il estime que la propriétaire du chien dangereux est "totalement inconsciente".
Il souligne aussi que le molosse n’en était pas à son coup d’essai ; selon les habitants du quartier, il a agressé quatre personnes en l’espace de quelques semaines.

Le couple a déposé plainte le soir même de l’agression. Mais il déplore l’inaction, jusqu’à ce jour, des forces de police. Le chien coupable n’a pas fait l’objet d’une mise en fourrière et sa maîtresse n’a pas été inquiétée, 15 jours après ce traumatisant évènement. 

(...) Ce qu’on apprend, c’est que la police avait une plainte depuis cinq jours, pour ce même chien, qu’elle n’a rien fait (...).

Thierry Le Lay, ancien sous-préfet de Pointe-à-Pitre, propriétaire du chien tué

Thierry Le Lay, ancien sous-préfet de Pointe-à-Pitre, propriétaire du chien tué ©Jordi Rayapin et Christian Danquin - Guadeloupe La 1ère
 

Marjorie considère que la police a pris le parti des fautifs, plutôt que le sien, la victime.
Le molosse erre régulièrement sur la voie publique, sans laisse, ni muselière.

L'agresseur est un molosse qui erre souvent sur la voie publique, sans laisse, ni muselière.

La mobilisation de tout un quartier

Patrick fait partie des précédentes victimes du même chien. Il a été mordu à l’avant-bras, début juillet, alors qu’il marchait dans la rue. Il porte encore les traces de crocs.

(...) C’est un scandale et il faut vraiment agir ! Il faut vraiment faire quelque chose, parce que, là, il en va aussi de la vie de nos enfants (...).

Patrick, résidant de la rue du lagon Bleu, victime du molosse

Une pétition circule, pour demander une action forte des autorités, stopper l’agresseur et mettre sa propriétaire devant ses responsabilités. Ce document a recueilli près de 80 signatures en quelques jours. En plus du maire du Gosier, il a été adressé au préfet, au sous-préfet de Pointe-à-Pitre, au procureur de la République de Pointe-à-Pitre et au directeur territorial de la police nationale.

Une pétition contre le chien dangereux a déjà récolté près de 80 signatures.

Le voisinage craint d’autres actes de violence, de la part du molosse, "susceptible d'agresser un enfant", de l’avis de Thierry Le Lay et de ses voisins.