Dans le blog qu'elle leur consacre, Sophie Garcia-Lopez souligne l'utilité des faubourgs pour des villes comme Pointe-à-Pître ou Fort de France et Saint Pierre.
Elle rappelle en effet que
"les faubourgs rassemblent des zones d’habitat précaire qui se sont développées, à partir du milieu du xixe siècle, sur des terrains pentus ou marécageux, non assainis, et où se sont multipliées des constructions « spontanées » dans des lieux rendus insalubres du fait des contraintes du milieu naturel et du climat .
Certains se sont structurés autour d’une usine implantée à proximité d’une ville. La Pointe Simon à Fort-de-France, où la société Desrones & Cail installe la première usine à sucre de Martinique (1845), le quartier Raspail à Pointe-à-Pitre, où est implantée l’usine Darboussier (1869), et Fonds Coré à Saint-Pierre avec l’usine Guérin, restent des cas de faubourg dont l’origine est liée à l’implantation d’une usine ou d’une distillerie
Néanmoins le modèle de la ville industrielle ne s’applique pas automatiquement aux Petites Antilles. Le paysage urbain des villes antillaises, en ce début de xxe siècle, amène plutôt à suggérer l’existence de faubourgs à caractère paysan avec des habitants très souvent originaires de la campagne et qui restent encore des travailleurs ruraux. Ils vivent en ville dans les faubourgs où ils adoptent un mode de vie mi-rural, mi-urbain."
Des mots qui résument à eux seuls comment tous les faubourgs qui entourent le Centre-ville de Pointe-à-Pître se sont formés.
Dans son ouvrage sur "Les faubourgs dans les villes des Petites Antilles Françaises, (1848-1946) Roméo Terral en fait la description ainsi avant de s'interroger sur ce concept :
Pourtant, avec le temps, là où nécessité avait fait loi s'est élevé progressivement un habitant précaire que les propriétaires n'ont pas toujours eu les moyens d'entretenir. Souvent d'ailleurs leurs descendants sont allés s'installer ailleurs, livrant ces maisons souvent inhabitées et sans âme qui y vivent, à la rigueur de l'érosion du temps et des intempéries.
Mais aujourd'hui encore, ceux qui les ont connues animées, leur donnent le nom de ceux qui y vivaient. Et à l'évocation de ces noms, pour ceux qui y vivent encore, c'est comme si on leur offrait une seconde vie, avant de les laisser se rendormir dans le silence de leur existence.