Pôle Emploi : l’agression d’un conseiller, à Pointe-à-Pitre, fait sortir l’UGTG de ses gonds

Agence Pôle Emploi
Un conseiller de l’agence Pôle Emploi de Pointe-à-Pitre a reçu plusieurs coups de poing, vendredi matin, dans l’exercice de ses fonctions. La direction condamne ce nouveau cas de violence ; les agressions et incivilités ne sont pas rares. Pour l’UGTG, les conditions d’accueil et le manque de moyens effectifs pour aider les usagers sont en cause.

Une altercation a éclaté, hier (vendredi 10 mars 2023), entre un demandeur d’emploi et un conseiller, à l’agence Pôle Emploi de Pointe-à-Pitre.

Vers 9h00, l’usager mécontent aurait demandé à rencontrer quelqu’un de la direction. Mais entre-temps, il s’est retrouvé face à l’agent en charge de son dossier et une bagarre a éclaté. L’employé aurait reçu plusieurs coups de poing, selon l’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG). La victime a été hospitalisée, précise le syndicat, dont les représentants n’ont pas encore d’information, quant à son état de santé.

Cet évènement, qui n’est qu’un exemple de la violence qui s’exprime au sein des lieux d’accueil de l’opérateur public, est condamné par l’UGTG et la direction.
L’affaire n’en restera pas là.

L’UGTG dénonce

Au lendemain de l’agression, l’UGTG a rassemblé ses forces, devant le Palais de la Mutualité, à Pointe-à-Pitre. L’insécurité dont sont victimes les agents de Pôle Emploi s’est ajoutée aux revendications contre la réforme des retraites et pour la réintégration des soignants non vaccinés, notamment.

Concernant Pôle Emploi, les militants mobilisés pointent du doigt tant la violence, que les conditions d’accueil des usagers.

Ce n’est pas normal que nous subissions ces violences, alors que la direction, là où elle est, elle est "bunkérisée". Aucun demandeur d’emploi ne pourra faire valoir ses revendications auprès d’elle. Nous, nous sommes à leur merci.

Patricia Pioche, UGTG Pôle Emploi

Patricia Pioche (UGTG Pôle Emploi) sur les conseillers, exposés à la violence ©Eric Stimpfling - Guadeloupe La 1ère

La présence de vigiles, dans les agences, ne change rien au climat d’insécurité qui y règne, dès lors que les usagers sont insatisfaits et se sentent acculés, quant à leur situation, explique aussi Patricia Pioche.

Nous avons des vigiles dans toutes les agences. Mais les vigiles n’arrêtent pas le mécontentement ! Les vigiles sont là pour dissuader, mais ils n’arrêtent pas le mécontentement, ni les coups de poing, ni les injures, ni les crachats que l’on reçoit !

Patricia Pioche, UGTG Pôle Emploi

Patricia Pioche (UGTG Pôle Emploi) sur la présence de vigiles à Pôle Emploi ©Eric Stimpfling - Guadeloupe La 1ère

L’UGTG estime aussi inefficace la convention signée avec la gendarmerie, qui prévoit notamment que les agents soient formés à faire face aux situations conflictuelles. Idem, l’idée d’installer des portiques de sécurité lui déplait.
C’est donc, concluent les représentants du personnel, à la direction de revoir sa copie, pour améliorer les conditions d’accueil des personnes

Nous n’avons pas besoin qu’ils "bunkérisent" l’agence. Ce dont nous avons besoin, c’est qu’un agent soit en capacité d’aider un demandeur d’emploi qui se présente.

Patricia Pioche, UGTG Pôle Emploi

Patricia Pioche (UGTG Pôle Emploi) sur un accueil adéquat ©Eric Stimpfling - Guadeloupe La 1ère

Il y a six mois, un agent de sécurité a aussi été victime d’une agression physique, au sein de cette même agence de Pointe-à-Pitre.

La direction condamne

Suite à "cet incident déplorable", dans un communiqué, la direction de Pôle emploi Guadeloupe & Iles du Nord "réaffirme ses engagements contre les violences et les incivilités" qu’elle condamne au sein de ses agences. Elle rappelle que ces dernières sont des lieux d’accueil et d’accompagnement ouverts et accessibles au public.
En revanche, pas un mot, pour l’heure, quant aux demandes des agents, à propos de leur formation et des moyens à leur disposition pour aider les usagers.

La direction de l'opérateur public et l’UGTG sont dans l’attente des résultats de l’enquête, qui doit apporter toute la lumière sur ce qui s’est passé, vendredi.