La station de Pointe-à-Pitre de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) fait actuellement face à une nouvelle déconvenue : le semi-rigide envoyé par le siège parisien de l’association est arrivé en Guadeloupe dans un piteux état.
Un bateau inutilisable
L’arceau de ce bateau (structure métallique), la console de pilotage, le radar, la radio VHF marine et la vitre avant sont endommagés, voire détruits. C’est ainsi que le semi-rigide a été livré à Petit-Bourg, au sein des locaux d’une entreprise de Roujol, dont le gérant est un bénévole de la SNSM.
Ce dernier a déjà émis les réserves de rigueur, lors de la livraison, après constat des importantes dégradations.
Désormais, il appartient à l’assureur de l’association et aux experts de déterminer qui est fautif, des deux transporteurs qui ont pris en charge l’embarcation : l’opérateur maritime qui en a assuré le voyage transatlantique et/ou l’opérateur terrestre qui l’a transféré du port de Pointe-à-Pitre jusqu’à son lieu de réception.
Selon les premières indications obtenues par Marie-Laure Ciprin, déléguée départementale Guadeloupe de la SNSM, pour la première étape de son acheminement, le bateau était dans un conteneur qui n’était pas entièrement fermé, mais juste bâché.
Un objet lourd serait-il tombé dessus ? Une enquête des professionnels dédiés doit le déterminer.
Le temps presse
Le bateau devait être mis en service dans une quinzaine de jours.
Il était très attendu sur place, dans la mesure où la station SNSM de Pointe-à-Pitre est privée de bateau depuis plusieurs mois. Cette embarcation, facile à manœuvrer, même dans les hauts-fonds de la mangrove guadeloupéenne, aurait été mise à profit, en attendant l’arrivée d’une vedette neuve.
En effet, l’ancienne vedette nécessite de lourds travaux de mise en conformité, pour un montant de près de 250.000 euros. Le siège préfère faire l’acquisition d’un nouveau navire ; celui-ci devrait être disponible d’ici 2026. Certes la facture sera plus salée (près de 1,2 million d’euros), mais les bénévoles locaux auront un équipement fiable sur le long terme, pour secourir les naufragés et autres usagers en difficulté en mer.
Mais le semi-rigide étant hors service, le calendrier est à nouveau bousculé. Et, quelle que soit la conclusion des experts, l’indemnisation de l’association des sauveteurs en mer risque de tarder.
C’est pourquoi la délégation départementale a d’ores et déjà décidé de ne pas perdre de temps : elle va sortir le portefeuille. Les pièces nécessaires à la remise en état du semi-rigide seront rapidement commandées et les réparations seront confiées à des opérateurs locaux ; la SNSM en compte dans ses rangs.
Comme tout au long de l’année, en ces temps difficiles, les aides sont les bienvenues pour contribuer aux actions de l’association, aux frais de carburant et à l’entretien des équipements. Il est bon de rappeler que la SNSM est une association de bénévoles qui vit et fonctionne grâce > aux dons ; en ligne, il est possible de préciser la station d’affectation de la somme versée.
Durant la pause forcée de la station de Pointe-à-Pitre, celles de Basse-Terre et des Saintes restent en activité, de même que tous les autres opérateurs mobilisés sur la sécurité en mer.