Les avocats en grève ont bloqué une nouvelle fois ce mardi, l'accès à la salle d'audience n°3 du Tribunal Judiciaire de Pointe-à-Pitre, empêchant la tenue d'une session correctionnelle. Les magistrats présents ont exprimé leur mécontentement d'un fonctionnement très dégradé de la machine judiciaire.
Carole Petit avec Eric Stimpfling•
Entamée le 6 janvier dernier, la grève des avocats dure depuis trente jours, grippant toute la machine judiciaire. Ce mardi matin, le blocage de la salle d'audience n°3 du tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre, a suscité une altercation verbale entre les avocats et les magistrats. Le blocage empêchant, une fois de plus, la tenue d’une session correctionnelle, la présidente du tribunal et le procureur, sont venus protester en demandant que les délibérés puissent au moins être prononcés. Après une courte négociation, les avocats ont finalement donné leur accord. Les deux délibérés ont pu être prononcés mais tous les autres dossiers ont été renvoyés.
On écoute Maître Lorenza Bourjac, interrogée par Eric Stimpfling :
« Les personnes qui devaient être jugées en comparution immédiate sont maintenues systématiquement sous mandat de dépôt, alors qu’elles sont présumées innocentes. Cela pose un vrai problème en termes de libertés publiques » indique Jean-Luc Lennon, procureur de la République de Basse-Terre.
Et pour l’heure, rien n’indique une amélioration de la situation. Réunis en assemblée générale, les avocats ont voté la poursuite de la grève jusqu’au 7 février prochain.