Comme chaque jour de la semaine, des usagers attendent devant les grilles du bureau de Poste d'Anse-Bertrand pour recevoir leur colis.
Depuis déjà plus d'un mois, ils se sont habitués à ces conditions particulières : les facteurs étant en grève, les lettres et les colis ne sont plus distribués. Tout au plus des interimaires embauchés pour cela, se chargent de faire savoir aux usagers que leurs colis sont arrivés pour qu'ils viennent eux-mêmes les récupérer.
Stécy Bernard, intérimaire à la Poste
Mais malgré tout, les usagers ne comprennent pas le mouvement. Ils ont certes entendu les motivations des facteurs grévistes mais ils se sentent surtout victimes de la grève. Contre mauvaise fortune, ils font bon coeur, mais ils n'en pensent pas moins.
Claudette et Jean-Pierre, usagers de la Poste
Pour les grévistes, c'est la passion qu'ils ont pour leur métier, le souhait d'être au service du public dans toutes les dimensions que cela suppose aujourd'hui, qui motivent aujourd'hui leur action et surtout, leur détermination.
Patrick Carien, porte-parole des facteurs du Nord Grande-Terre
En face, c'est la raison qui s'affiche. La direction de la Poste avance les chiffres qui l'ont conduite à reconsidérer son organisation pour la rationaliser. Un volume moins important de courrier à traiter et des missions de service public à organiser. Une préoccupation qui se traduit donc par la réforme qu'elle a souhaité instaurer et qui, dans cette partie de la Guadeloupe, est rejetée par les facteurs.
Jérôme Porcher, directeur des activités colis/courrier de la Guadeloupe
En attendant, les facteurs du Nord Grande Terre poursuivent leur mouvement et les usagers que les deux parties disent vouloir servir au mieux, devront encore patienter pour l'être vraiment.