Littérature : le Réunionnais Bruno Maillard et l'Antillaise Laëtitia Juraver lauréats du prix Fetkann 2024

Alors que l’hiver s’installe doucement en cette fin de mois de novembre en région parisienne, une poignée de férus de littérature s’est réunie ce mercredi 27 novembre au café de Flore à Paris pour la 21ᵉ édition du prix Fetkann, Maryse Condé. Un vibrant hommage a d'ailleurs été rendu à l'autrice Guadeloupéenne, avec notamment la lecture d'un message de son mari, Richard Philcox. "C'est un prix qui refuse de mourir comme la fleur qu'était Maryse" dit-il.

Créé en 2001 par José Pentoscrope, le prix Fetkann, Maryse Condé récompense les œuvres qui célèbrent la mémoire et la dignité humaine. "C'est un moment de forte émotion chaque année, la remise de ses prix, car au départ ce prix laissait penser qu'il n'aurait duré qu'un an" lâche le fondateur et organisateur de l'évènement José Pentoscrope. "Ce prix est destiné à faire lutter contre le racisme, l'antisémitisme, il prêche aussi pour l'égalité homme/femme" complète-t-il. Plusieurs personnalités étaient présentes, comme l'ancienne ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin ou encore l'acteur et adjoint à la mairie de Paris, Jacques Martial.

Quatre catégories d’ouvrages étaient distinguées : Mémoire, recherche, poésie et jeunesse.

Catégorie "mémoire" 

Nombreux étaient-ils à découvrir les noms des lauréats dans ce petit espace réservé pour l'occasion. Dans la catégorie la plus prestigieuse, celle de la mémoire, c’est l’auteure rwandaise Beata Umubyeyi Mairesse qui est récompensée pour son œuvre Le Convoi (Flammarion, 2024). L’autrice a déjà été primée à deux reprises pour cet ouvrage cette année. Elle a notamment reçu le "prix France Télévisions".

Catégorie "recherche"

Dans la catégorie "recherche", c’est le Réunionnais Bruno Maillard qui obtient le prix pour son ouvrage La Vie des esclaves en prison (Plon, 2024). "C'est avec émotion et beaucoup de fierté que je reçois ce prix. Il est rare que les ouvrages de l'histoire l'île de la Réunion soient primés par un jury national ou international.", déclare-t-il.  

Cette œuvre est une véritable contribution à la compréhension de l’histoire de l’esclavage. "Je dédie ce prix à tous les jeunes réunionnais pour qu'ils puissent écrire sur l'histoire, poursuit-il. Ce prix m'encourage à continuer".

Catégorie "jeunesse"

La lauréate est la Nancéienne Élise Fontenaille pour son œuvre Missak et Mélinée, une histoire de l’Affiche rouge (Arles, 2024).  

Catégorie "poésie"

Enfin, dans la dernière catégorie, celle de la poésie, c’est une jeune antillaise, Laëtitia Juraver, qui gagne le prix avec son recueil Exodus, Journal de bord d’une atypique (Nèg Mawon, 2024).

Le jury du prix Fetkann Maryse Condé a également décerné deux prix spéciaux. L'un à Gilles Havard pour son ouvrage Les Natchez : une histoire coloniale de la violence (Tallandier, 2024) et l'autre à Alice Kaplan pour Baya ou le grand vernissage, (le bruit du monde 2024).