Drame des Avirons : les habitants entre tristesse et incompréhension

Un bouquet de fleurs a été déposé devant la maison familiale où s'est produit le drame.
Au lendemain du double infanticide survenu dans une maison de la rue du Stade, l'émotion est palpable dans la petite commune sudiste. Une cellule d'aide psychologique a été ouverte dans l'école que fréquentait la plus âgée des deux petites victimes.

"Une immense tristesse et une profonde consternation" a dit le maire des Avirons Eric Ferrère, quelques instants après le drame qui s'est joué dans une maison de la rue du Stade mardi 26 novembre, avec la mort de deux petites filles de 4 et 7 ans.


Alors que l'enquête confiée à la brigade des recherches de la gendarmerie de Saint-Pierre s'oriente vers la piste d'un double infanticide suivi du suicide du père meurtrier des deux jeunes victimes, l'émotion reste palpable dans la petite commune des Hauts du Sud-Ouest. 

Regardez les précisions de notre journaliste au JT de Réunion La 1ère : 

Double infanticide aux Avirons : le quartier sous le choc

"Un cadre de vie heureux"


"C'était une famille sans histoire, avec un cadre de vie familiale, à la vue, heureux" témoigne Hivahnoé, un voisin. "On ne peut pas imaginer qu'une chose pareille arrive, et pourtant ça s'est passé. Même si on n’est pas de la famille, c'est difficile, c'est des gens qu'on voyait tous les jours" explique-t-il, reflétant le sentiment général dans le quartier. 

Les voisins décrivent une famille sans histoire, au cadre de vie heureux.

Protocole de soutien à l'école


À l'école Paul Hermann, que fréquentait l'aînée des deux fillettes, un protocole d'urgence a été mis en place par le rectorat pour venir apporter une aide psychologique au sein de la communauté scolaire : les cellules ERIC (équipe ressource interne de crise) et CASA (cellule d'aide et de soutien académique) ont été activées. 

"Si dans les jours qui viennent, vous constatez un changement de comportement ou de l'humeur de votre enfant, vous pouvez contacter en vue d'une aide, d'un soutien ou d'une prise en charge plus approfondie, votre médecin traitant et/ou vous rapprocher de la directrice pour que celle-ci vous dirige vers la cellule d'écoute", indique un écriteau à destination des parents d'élèves affiché à l'entrée de l'établissement. 

Une cellule d'aide psychologique a été activée à l'école Paul Hermann, que fréquentait l'aînée des deux fillettes.

"Un événement extrêmement stressant"

Outre la tristesse que suscite le sort de ces deux petites filles, les habitants se questionnent sur celui de la mère de famille, hospitalisée en état de choc après avoir appris la terrible nouvelle.

Comment faire face à un tel drame ? "Il lui faudra le soutien de ses proches et le concours de professionnels de santé", estime le Dr Erick Gokalsing, psychiatre à l'EPSMR. "Ce que vit cette dame, c'est un événement extrêmement stressant, qui peut ouvrir par la suite à un psycho-trauma. Le deuil sera forcément compliqué et nécessitera un accompagnement", explique le médecin.  

Regardez l'intervention du Dr Erick Gokalsing sur le plateau du JT de Réunion La 1ère :

Double infanticide aux Avirons : itw du psychiatre Erick Gokalsing ©Réunion la 1ère

Un événement qui, outre la famille, affecte aussi le voisinage, les camarades de classe des enfants et le cercle amical ou professionnel des victimes. "Il sera important d'accomplir les rituels sociaux habituels pour que la communauté puisse guérir de cette terrible nouvelle", souligne le psychiatre.