La mort en début de semaine d'un dirigeant de la coalition de gangs G9 a déclenché un nouveau cycle de violence à la Cité Soleil, le plus grand bidonville du pays.
Depuis lundi, Médecins Sans Frontières (MSF) a soigné une cinquantaine de personnes blessées dans ce quartier où habitent "plusieurs centaines de milliers" de personnes mais où "la violence a drastiquement réduit la disponibilité de soins médicaux", selon un communiqué de l'ONG.
Selon Enock Joseph, un pasteur de la zone interrogé par l'AFP, les violences ont tué des civils et des membres de gangs.
"Des malfrats ont été tués dans des affrontements avec la police" jeudi, et, "très remontés" par ces pertes face aux forces de l'ordre, les "bandits armés s'en sont pris aux membres de la population civile dans la soirée de jeudi", a-t-il déclaré.
"Ils ont incendié plusieurs maisons et ont exécuté des riverains, notamment une jeune fille de 16 ans qu'ils accusent d'être une informatrice de gangs rivaux", a ajouté le pasteur.
Le service d'urgences tenu par MSF au sein de la Cité Soleil est "le seul établissement de santé en fonctionnement dans la zone après la fermeture récente de l'hôpital Fontaine pour une période indéfinie", relève l'ONG vendredi.
La capitale presque sous le contrôle des gangs
Le petit Etat est en proie à la violence des gangs qui contrôlent 80% de la capitale, le nombre de crimes graves ayant atteint des records, selon l'ONU.
Face à cette crise sécuritaire et humanitaire qui n'en finit plus, le Conseil de sécurité de l'ONU a donné début octobre son accord pour l'envoi en Haïti d'une mission multinationale menée par le Kenya afin d'aider la police haïtienne.