Elles faisaient parties des huit personnes qui avaient été enlevées le vendrei 19 janvier dernier et avaient mêmes motivées une intervention du Pape François le dimanche 21 janvier lors de l'Angélus dominical à Rome.
C'est l'archidiocèse de Port-au-Prince qui l'a annoncé dans une note publiée ce jeudi 25 janvier 2024 en disant qu'il "rend grâce au Seigneur pour la libération des six religieuses et des autres personnes qui ont été enlevées avec elles le 19 janvier"
Des enlèvements qui ont souligné une fois de plus la dangerosité de la situation en Haïti puisque le phénomène est courant et touche toutes les couches de la population. Avec un contexte agravant puisqu'on constate depuis ces dernières semaines une intensification à Port-au-Prince d'attaques meurtrières des gangs, qui contrôlent une grande partie de la capitale.
La zone où l'enlèvement a eu lieu est un territoire disputé par deux bandes rivales - la Grande Ravine et le Village de Dieu. Cet enlèvement concernait six religieuses appartenant à la Congrégation des Sœurs de Sainte-Anne, une jeune femme et le chauffeur.
Les détails entourant la libération restent pour l'instant inconnus sachant que les ravisseurs ont exigé la somme de 3 millions de dollars, mais la communauté catholique exprime sa gratitude envers tous ceux qui ont contribué à ramener les religieuses saines et sauves.
En réaction à l’enlèvement de ces six religieuses, les Sœurs de Sainte-Anne en Haïti avaient décidé de fermer l’ensemble de leurs écoles en signe de protestation.
« La Congrégation des Sœurs de Sainte-Anne, comptant sur la compréhension et la collaboration de tous, appelle la population à demeurer unie dans la prière pendant cette période difficile »,
La Congrégation des Sœurs de Sainte-Anne
Ce mercredi 24 janvier, une journée de prière avait été organisée pour la libération des six religieuses enlevées et pour tous les otages détenus en Haïti, à l'intiative de Mgr Max Leroy Mesidor, Archevêque métropolitain de Port-au-Prince et président de la Conférence épiscopale haïtienne, et par le Père Morachel Bonhomme, président de la Conférence des religieux haïtiens.
Cet enlèvement s'inscrit d'ailleurs dans un contexte d'intensification des actes de violence dans le pays selon un rapport de l'ONU présenté hier, 23 janvier, par le Secrétaire général Antonio Guterres. Le rapport dénonce l'escalade de la violence des gangs en Haïti, le nombre de meurtres ayant plus que doublé pour atteindre près de 5 000 en 2023. La situation, en particulier à Port-au-Prince, est décrite comme dévastatrice et mettant en danger la vie des Haïtiens.
Selon l'ONU, les crimes commis par des bandes organisées, les meurtres, les violences sexuelles et les enlèvements restent impunis, avec une augmentation de 119,4 % des meurtres signalés en 2023 par rapport à l'année précédente.
António Guterres souligne également l'augmentation inquiétante du nombre d'enlèvements, qui est passé de 1 359 en 2022 à 2 490 en 2023.