Ariel Henry reste ce jeudi matin (8 février 2024) le chef du gouvernement d’Haïti. Certains lui avaient donné jusqu’à 23h59 hier soir, pour abandonner son poste de Premier ministre ; il ne l’a pas fait.
Les nombreuses manifestations anti gouvernementales organisées un peu partout dans le pays n’ont pas fait plier l’actuel Premier Ministre. Il faut dire que dès mardi, les États-Unis, par la voix de leur Chargé d’Affaires en Haïti, avaient ouvertement rappelé leur soutien "indéfectible" à Ariel Henry.
Il y a eu, certes, les violentes manifestations de ces derniers jours, les déclarations plus que menaçantes du leader du parti "Pitit Dessalines", Jean-Charles Moïse, ou encore cet ultimatum du 7 février lancé par l’ancien ancien sénateur Guy Philippe, récemment sorti de prison et renvoyé des États-Unis. Mais tout cela n’a pas suffi à faire partir Ariel Henry. La pression mise jusqu’aux abords de sa résidence ne l’aura pas fait plier.
Le soutien réaffirmé de Washington a bien dû le soulager. Il a, à n'en pas douter, été déterminant. Eric Stromayer, le chargé d’affaires des États-Unis en Haïti l'a dit à la radio : Ariel Henry ne partira qu'après des élections. C’est la seule voie possible, a-t-il ajouté, pour mettre un terme à cette transition qui dure depuis trop longtemps.
Cette position est partagée par certains dirigeants de l’opposition haïtienne comme André Michel par exemple, partisan du dialogue avec le gouvernement. Le porte-parole du secteur démocratique populaire estime aujourd’hui que le premier ministre ne pourrait s’en aller, sans avoir passé le pouvoir à un président dûment élu.
De son côté, pour montrer qu’il était bien encore à son poste et qu’il gardait la main, Ariel Henry s’est adressé aux Haïtiens très tard dans la nuit. Il a confirmé que l’organisation des élections restaient une priorité, mais pour y parvenir, il faudra d’abord créer les conditions de sécurité qui garantissent la tenue d’élections propres.
Une intervention qui est intervenue après les manifestations de ce mercredi 7 février qui ont fait des morts et de nombreux blessés dans la capitale, sa périphérie et plus loin, en province.
Dans la seule commune de Pétion-Ville, au sud de Port-au-Prince, un échange de tirs entre des agents de la Police nationale et d’autres de la Brigade de Surveillance des Aires protégées, a fait au moins cinq morts (parmi les membres de la BSAP).
Trois membres ont été interpellés lors de ces affrontements avec la police nationale. Cette Brigade de Surveillance fait beaucoup parler d’elle en Haïti, en ce moment.