Haïti : près de 41.000 déplacés à Port-au-Prince en dix jours, selon l'ONU

Des résidents passent devant une voiture brûlée bloquant la rue, alors qu'ils évacuent le quartier de Delmas 22, pour échapper à la violence des gangs à Port-au-Prince (Haïti).
700.000 citoyens déplacés par la violence des gangs, dont près de 41.000 en dix jours, mi-novembre. La capitale haïtienne, Port-au-Prince, est le théâtre d’une crise sans fin, dont pâtit la population, obligée de fuir, pour ne pas être victimes des nombreuses exactions des bandes armées. L’ONU s’émeut de ce tourbillon de chiffres, qui témoignent d’une situation catastrophique dans le pays.

En 10 jours, entre le 11 et le 20 novembre 2024, 40.965 personnes ont été déplacées dans la métropole de Port-au-Prince, la capitale haïtienne, en raison d'une nouvelle flambée de violences des gangs, a indiqué lundi (25 novembre 2024) l'Organisation internationale pour les migrations. L’OIM décrit la pire vague de déplacements depuis deux ans. Les citoyens arrachés de leurs foyers ont été obligés de fuir pour la deuxième, voire la troisième fois, a précisé l'agence onusienne.

L'ampleur de ces déplacements est sans précédent, depuis le début de notre réponse à la crise humanitaire en Haïti, en 2022.

Grégoire Goodstein, chef de l'OIM pour Haïti

Au total, plus de 700.000 personnes se sont déplacées dans ce pays pauvre des Caraïbes, embourbé dans une crise plurielle.

Cette crise n'est pas qu'un défi humanitaire. C'est un test pour notre responsabilité collective.

Grégoire Goodstein, chef de l'OIM pour Haïti

Le chef de l’OIM souligne la difficulté, pour les équipes de l'ONU, de mener leur mission dans ces conditions d'insécurité.

Haïti pâtit, depuis des dizaines d'années, d'une instabilité politique chronique et d'une crise sécuritaire liée à la présence de gangs armés accusés de meurtres, d'enlèvements et de violences sexuelles à large échelle.
La situation humanitaire est tout aussi catastrophique ; les populations peinent à se nourrir, à se soigner et vivent dans des conditions très précaires, d’autant plus dans les camps de réfugiés.

Des habitants du quartier de Nazon, déplacés par la violence des gangs, construisent un campement de tentes, à Port-au-Prince (Haïti) - 15/11/2024.