Hausse record du coût de la vie étudiante : en Guadeloupe aussi la précarité est une réalité

Université des Antilles : campus de Fouillole en Guadeloupe
Le coût de la vie pour les étudiants est en augmentation ; cette hausse avoisine de 600€ par an, selon une récente étude de l’UNEF. Cette situation engendre de la précarité, y compris en Guadeloupe, où l’inflation a impacté les prix, déjà habituellement plus élevés que dans l’Hexagone.

Être étudiant coûtera encore plus cher que les années précédentes, selon l'Union nationale des étudiants de France (UNEF), qui a publié son enquête annuelle, lundi 14 août 2023 et parle de 6,47% d’augmentation, pour cette rentrée 2023, par rapport à l’an dernier. Le reste à charge annuel, pour ceux qui ont choisi de suivre un cursus post-baccalauréat, s’élève à 594,76€, soit 49,56€ par mois.

Le syndicat étudiant dénonce "un stade de précarité étudiante majeure qui s'installe dans le temps", alors que "jamais en 19 ans d’enquête de l’UNEF, l’évolution du coût de la vie étudiante avait atteint de tels sommets".
Les étudiants seront forcés de se contenter de l’essentiel et "se restreindre sur tout un tas de besoins primaires", se désole l’organisation.

Cette hausse significative, liée notamment à l’inflation, tire un peu plus la corde de la précarité étudiante, y compris en Guadeloupe, où à peu près tout est plus cher que dans l’Hexagone.

Précarité estudiantine aussi en Guadeloupe

A l’échelle nationale, le loyer arrive en tête des postes de dépenses des étudiants ; le logement représente 60,58% de leur budget mensuel, en moyenne.

Dans l’archipel, où les services de transports publics ne sont pas encore optimaux sur tout le territoire, se déplacer revient à cher ; surtout lorsque l’on opte pour l’utilisation d’une voiture, en ces temps de flambée des prix des carburants.
Localement, l’alimentation pèse aussi beaucoup sur le porte-monnaie de ces jeunes, selon l’UNEF ; se nourrir coûte 14% plus cher qu’en 2022. Le prix de l’électricité a aussi augmenté, de 10%.

Pour autant, des deux côtés de l’Atlantique, le montant des bourses reste exactement le même.

Le panier de l’étudiant est beaucoup plus cher en Guadeloupe qu’ailleurs. Il y a des spécificités ultramarines dont il faudrait tenir compte.

Nicolas Eamile, vice-président étudiant du CA du CROUS Antilles-Guyane

Des coups de pouce

Dans ce contexte, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a notamment annoncé une augmentation de 37 euros par mois, pour tous les échelons, dès la rentrée de septembre. Il annonce aussi la pérennisation des tarifs sociaux des repas étudiants, pour les boursiers (1€ dans les Restau U) et le gel des loyers dans les résidences CROUS.
Reste à savoir si ces améliorations seront suffisantes, pour pallier toutes les difficultés des étudiants, dont 20% vivent sous le seuil de pauvreté, en France. 

Localement, des aides ponctuelles peuvent être octroyées, en supplément.

Des étudiants ont une certaine pudeur, vis-à-vis de leurs difficultés. Moi, je leur lance un message : il ne faut pas hésiter à s’adresser aux services sociaux. Ils sont vraiment là pour ça. Il y a une commission chaque semaine, d’aide ponctuelle, au sein du CROUS. Votre cas sera traité, dès lors que votre dossier sera reçu par l’assistante sociale.

Nicolas Eamile, vice-président étudiant du CA du CROUS Antilles-Guyane

 

A LIRE AUSSI : Le coût de la vie étudiante augmente de 6,47% pour la rentrée 2023 par rapport à l'an dernier, selon l'Unef – France Info – 14/08/2023.