Le cinéma guadeloupéen se porte bien. De plus en plus de projets voient le jour, dans l'archipel. Mais ces films, courts, longs, documentaires s'exportent bien. En 2022, le film de Nelson Foix "Timoun aw" était sélectionné au Festival de Cannes.
Cette année, c'est à New-York que l'œuvre d'une jeune réalisatrice guadeloupéenne de 34 ans fait parler d'elle. Elle n'est pas inconnue. Déjà en 2019, elle avait remporté le Prix du meilleur court-métrage Antilles-Guyane, pour son film, "De chair et de regards", au CinéMartinique festival.
Avec son court-métrage "Hé chabine" produit par Zayanfim, Sarah Démonio continue ainsi sur une belle lancée. En avril 2022, elle avait reçu le prix du public, lors du Festival Nouveaux regards .
Le film de 12 minutes est diffusé, ce week-end, à New-York, dans le cadre de la 11e édition du Festival du film de Chelsea, qui promeut la diversité culturelle dans l'industrie.
Il a été fondé en 2013 par Ingrid Jean-Baptiste et sa mère Sonia, martiniquaise, qui a voulu, à travers ce festival faire la part belle au cinéma indépendant. Il permet de mettre en lumière d'autres histoires, loin des stéréotypes.
Dix films français seront présentés cette année. Parmi les sélectionnés, le troisième court-métrage de la réalisatrice et scénariste guadeloupéenne. Sarah Démonio a fait de la condition féminine son cheval de bataille. "Hé chabine" rebaptisé pour l'occasion en anglais "Hey shawty" en est encore la preuve.
Il raconte l'histoire de Mélie, adolescente timide de quatorze ans, très impatiente et anxieuse d’aller à son premier rendez-vous galant au cinéma. Impatiente car c’est la première fois qu’elle se fait belle pour sortir avec un garçon, anxieuse car elle ne tient pas à ce que son grand frère le sache.
Mélie qui sera confrontée aux regards des mots, à leurs paroles. "Quelle femme ne s’est pas, au moins une fois, sentie moins que rien, considérée comme de la chair, dans les propos d’un homme qu’elle ne connaît pas", expliquait la réalisatrice au site Karibinfo.
Bande-annonce du court-métrage "Hé chabine" :
Le long métrage "Les mules invisibles" du producteur et réalisateur martiniquais Christophe Agelan, qui traite du trafic de stupéfiants et des passeurs de drogues, fait également partie de la sélection.