Les hépatites, les inconnues mal connues de la santé en Guadeloupe

Les Guadeloupéens ont le sentiment de ne pas être suffisamment informés sur les hépatites B et C. Le résultat de l’enquête baromètre santé dans les départements d’outre-mer.
Les guadeloupéens ont le sentiment de ne pas être suffisamment informés sur les hépatites. C'est en tout cas le résultat l’enquête menée en 2014 en Martinique, Guadeloupe, Guyane et à La Réunion, auprès d’un échantillon représentatif de plus de 8 000 individus. Il indique que moins de 4 personnes sur 10 déclarent avoir le sentiment d’être plutôt bien ou très bien informées sur le sujet. Cette proportion, qui varie de 32,0% à La Réunion à 38,5% en Guadeloupe et 38,6% en Martinique, est plus faible qu’en métropole, où elle est estimée à 42,4%.
L’agence nationale de la santé publique à présenté les résultats de cette étude, il y a quelques jours, concernant le volet sur le sentiment d’information sur ces hépatite B et C et sur les recours aux tests de dépistage. Des efforts doivent encore être faits.

Franck Aristide Guadeloupe La 1ère Radio

 

L’hépatite est une inflammation du foie, le plus souvent causée par une infection à un virus, mais parfois par l’alcoolisme, ou par une intoxication par un médicament ou par un produit chimique.
Les symptômes varient beaucoup d’une personne à l’autre et dépendent de la cause de l’hépatite. Certains types d’hépatite provoquent carrément la destruction d’une partie du foie.

Les hépatites se regroupent en 2 grandes catégories :

* les hépatites virales, causées par une infection à un virus. Dans les pays développés, les virus de l’hépatite A, B et C engendrent environ 90 % des cas d’hépatite aiguë. Les virus de l’hépatite D, E et G sont aussi responsables d’hépatites.
* les hépatites non virales, principalement provoquées par l’ingestion de produits toxiques pour le foie (de l’alcool, des produits chimiques toxiques, etc.). Les hépatites non virales peuvent aussi être le résultat de maladies atteignant le foie, comme la stéatose hépatique (« foie gras ») et l’hépatite auto-immune (une hépatite inflammatoire chronique d’origine obscure, qui se caractérise par la production d’auto-anticorps).

Modes de contraction

* Hépatite A. C’est la moins grave des hépatites virales. Habituellement, le corps la combat en quelques semaines et reste immunisé à vie. Ce qui veut dire que des anticorps contre le virus sont présents, mais que le virus lui-même n’y est plus. Le virus de l’hépatite A se transmet par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. Il peut se retrouver dans les selles d’une personne infectée et souiller la nourriture, l’eau ou les mains d’une autre personne. Les aliments crus ou pas assez cuits sont les plus susceptibles de transmettre l’infection. Le virus peut également être transmis par des fruits de mer récoltés dans des zones où des eaux d’égout non traitées se déversent. Le risque de transmission est élevé dans les pays où les conditions d’hygiène sont mauvaises. Dans ces pays, presque tous les enfants ont déjà été infectés par le virus. Un vaccin permet de s’en protéger.

* Hépatite B. Il s’agit du type d’hépatite le plus fréquent dans le monde, et aussi le plus mortel. Le virus de l’hépatite B se transmet au moment des rapports sexuels (le sperme et les autres liquides biologiques en contiennent) et par le sang. Il est de 50 à 100 fois plus infectieux que le virus du sida3. L’échange de seringues contaminées peut provoquer sa transmission. La grande majorité des personnes infectées parviennent à combattre complètement l’infection. Environ 5 % restent infectées de façon chronique et sont dites « porteuses » du virus. Les porteurs n’ont pas de symptômes, mais ils courent un risque élevé de souffrir de cirrhose du foie ou d’un cancer du foie, des maladies potentiellement mortelles. Une mère porteuse peut transmettre le virus à son enfant à l’accouchement. Un vaccin est offert depuis 1982.

*Hépatite C. L’hépatite C constitue la forme d’hépatite virale la plus insidieuse, car elle est causée par un virus très résistant. Jusqu’à 80 % des infections au virus de l’hépatite C deviennent chroniques. L’identification de ce dernier est relativement récente : elle date de 1989. Le virus se transmet le plus souvent par contact direct avec du sang humain contaminé : surtout par l’échange de seringues servant à l’injection de drogues, par la transfusion de sang qui n’a pas été soumis à un dépistage, et par la réutilisation d’aiguilles et de seringues non stériles. Plus rarement, il se contracte au cours de rapports sexuels non protégés avec des personnes infectées, surtout si du sang est échangé (menstruations, blessures dans les voies génitales ou anales). Il s’agit de la première cause de transplantation du foie. Il n’existe aucun vaccin permettant de s’en protéger.

* Hépatite toxique. Elle est le plus souvent causée par l’abus d’alcool ou par la consommation de médicaments. L’ingestion de champignons non comestibles, l’exposition à des produits chimiques (en milieu de travail, par exemple) de même que l’ingestion de produits de santé naturels ou de plantes toxiques pour le foie (comme les plantes de la famille des Aristolochiacées, en raison de l’acide aristolochique qu’elles contiennent, et la consoude, en raison des pyrrolizidines qu’elle renferme) peuvent aussi causer une hépatite toxique. Selon la substance ingérée, l’hépatite toxique peut survenir des heures, des jours ou des mois après l’exposition. Habituellement, les symptômes se résorbent quand on cesse d’être exposé à la substance nocive. Cependant, on peut subir des dommages permanents au foie et souffrir, par exemple, d’une cirrhose.