Impacts environnementaux : la distillerie Longueteau épinglée

La DEAL frappe du poing sur la table et met en demeure la distillerie du Domaine de l’Espérance des établissements Longueteau de mettre aux normes environnementales plusieurs de ses installations et son process. L’unité industrielle dispose d’un mois pour s’exécuter, à compter de la notification de cet arrêté, publié le 24 février dernier.

C’est dans les hauteurs de la section Bélair, à Capesterre-Belle-Eau, que se situe le Domaine Espérance et la Distillerie Longueteau. Sur place, les visiteurs peuvent admirer les installations de l‘usine de fabrication de rhum, implantées dans un parc verdoyant.

Un décor qui cadre mal avec ce qui est reproché aux exploitants.

En effet, la Distillerie a été mise en demeure de réaliser des travaux en urgence, par la Direction de l’environnement de l’aménagement et du logement (DEAL). Ce service de l’Etat lui reproche son impact négatif sur l’environnement, du fait d’infrastructures et de procédés qui ne sont pas en accord avec les normes en vigueur.

La mise à jour de son plan des réseaux est exigée, pour la création d’un schéma clair et actualisé, y compris des égouts. Idem, pour ce qui concerne son réseau de collecte des effluents aqueux. L’usine doit aussi tout faire pour que dans ses rejets, il n’y ait pas de matières flottantes, de produits gazeux ou inflammables.
Les contrôles ont par ailleurs révélé un dysfonctionnement des installations de traitement des eaux usées. Or, conformément à son autorisation de fonctionner, la distillerie doit tout faire pour éviter ce type d’aléas de son système d’évacuation. Si tel est le cas, c’est la mise à l’arrêt de sa production industrielle qui est prévue.

Les températures des rejets doivent aussi être contrôlées rigoureusement, tout comme leur pH (potentiel d'hydrogène, unité qui mesure l'acidité ou l'alcalinité d'un milieu).
Pour son fonctionnement, l’unité industrielle est sensée veiller aux volumes d’eau prélevés et à l’origine de cette eau. Un approvisionnement qui provient essentiellement d’une ponction d’un captage de la Ravine Bourgeois, pour 2 000 m3 annuel et du réseau d’eau public, pour 360 m3, par an.

L’inspecteur de l’environnement a aussi noté des anomalies sur le dispositif de relevé des volumes d’eau utilisée. Des informations qui doivent être collectées chaque semaine et mises à disposition pour tout contrôle.

Ce n’est pas la première fois que le Domaine se voit mettre en demeure par la DEAL. Ces nouveaux manquements entraînent des risques de pollution de l’eau et des sols, selon le rapport. Il y a aussi un risque de trouble, au détriment du voisinage.

Il y a un an, les riverains situés en contrebas de l'usine se plaignaient des mauvaises odeurs dues à une pollution de la rivière non loin. La distillerie était alors pointée du doigt.

A LIRE AUSSI : La rivière polluée par les déchets rejetés par une distillerie à Capesterre Belle-Eau

Rivière polluée à Capesterre-Belle-Eau (par la distillerie Longueteau ?) - 08/01/2021