"J'ai été sous l'emprise d'un pervers narcissique", le témoignage de Rachelle déterminée à se reconstruire

Ils sont difficiles à repérer. Et pourtant, ils peuvent détruire une vie et sont une forme de violence bien présente dans la société, celle des pervers narcissiques. Une psychopathologie associée à la manipulation et au harcèlement qui fait de nombreuses victimes. Rachelle est l'une d'entre elles.

Comme chaque année, le mois de mars, riche en célébrations dédiées aux droits des femmes est l’occasion de s'intéresser à une forme de violence peu évoquée, mais pourtant bien présente dans la société, celle des pervers narcissiques. Une psychopathologie associée à la manipulation et au harcèlement qui fait de nombreuses victimes. Rachelle est l’une d’entre elles.  Elle a trouvé la force... La force nécessaire pour tourner le dos à une relation toxique... Mais surtout, la force d'en parler, ouvertement... Car pendant 5 ans, la jeune femme a été la victime d'un pervers narcissique, un ex-conjoint.

Qu'est-ce qu'un pervers narcissique ?

Selon les spécialistes, un pervers narcissique est une personne atteinte d’un trouble de la personnalité narcissique. Les pervers narcissiques ont une image dévalorisante d’eux-mêmes. Seul moyen pour eux de se valoriser, rabaisser les autres. Besoin de se faire admirer, séducteurs, ils se montrent sous leur meilleur jour au début de la relation. Un stratagème pour mieux berner leurs victimes. Les hommes sont plus souvent touchés que les femmes, mais eux aussi peuvent être des victimes. Le pervers narcissique se donne l’apparence d’un être supérieur aux autres et manipule ses proches, son entourage. L'absence de culpabilité est un trait fort de leur personnalité toxique.
Le pervers narcissique peut être un conjoint, un collègue, un proche, ou un ami, avec qui la victime entretient un lien étroit.

C'est avec un homme correspondant à ce profil que Rachelle a fondé un foyer. Mais, si elle a souhaité témoigner à visage découvert, c'est parce qu'elle n’a plus peur. Cela fait 4 ans qu'elle tente de s’extirper de l’emprise de son bourreau, son ex conjoint.

Car pendant de longues années, pour ses 3 enfants et par crainte, Rachelle a enduré les pires méchancetés et humiliations. Son calvaire durera 5 ans. Avec un compagnon alternant des périodes où il endossait le costume d'homme idéal et d'autres où il révélait son vrai visage. Il la bat, mais habile manipulateur, il la fait culpabiliser, chanter... Pour qu'elle ne quitte pas le domicile conjugal. Puis se transforme en amoureux transi, n'hésitant pas à lui écrire des lettres d'amour. 

C'est en réalisant qu'elle ne se reconnaît plus, qu'elle ne peut décider par elle-même, qu'elle est "devenue transparente", que Rachelle prend une décision radicale. Pour elle, une seule issue: la fuite.
Elle s’échappe avec ses 3 enfants, et met un mot sur son prédateur : un pervers narcissique. Après plusieurs plaintes et mains-courantes, elle entame une procédure pénale auprès d’un avocat, afin de se protéger et préserver ses enfants. 

Pour retrouver la confiance, se reconstruire Rachelle a suivi 5 ans de thérapie. Elle bénéficie désormais d’un coaching personnalisé. Rachelle, une leçon de courage et un message d’espoir dans une problématique encore inconsidérée. Le flou subsiste encore sur cette pathologie...

A (re) voir le reportage de Christelle Théophile et Christian Danquin : 

 

2 à 3% de la population française

Mais alors comment reconnaitre ce type d’individus toxiques ? Les manipulateurs ou pervers narcissiques, ne représenteraient que 2 à 3 % de la population française, selon Isabelle Nazare-Aga, auteure de Les Manipulateurs sont parmi nous.
Sur son compte Facebook récemment, la chanteuse Fanny J, victime elle aussi, a voulu mettre en garde.
Pour se sortir des griffes d'un pervers narcissique, il faut renouer avec son entourage et s'appuyer sur ses proches, même s'il aura séduit ces derniers. La thérapie, selon Rosette Lisymaque, psychologue clinicienne, est également un moyen d'y voir plus clair et de se reconstruire.

Elle était l'invitée de Ludivine Guiolet-Oulac, dans le journal télévisé de 19h30, ce 23 mars 2021 :