Ils font appel à la générosité des Guadeloupéens. Et comme le disent si bien Mario Coco et Nelly Cériac, "Se grenn' diri ka fé sak diri". Le danseur et chorégraphe de Sakitaw et la présidente de l'association ont lancé une cagnotte en ligne, pour aider à sauver l'association Sakitaw.
Un lieu de culture menacé
Car, fermée depuis début août, la salle de danse association Sakitaw à Petit-Pérou, aux Abymes, est désespéremment vide. La rentrée, synonyme de reprise des cours et de nouvelles inscriptions est très calme, cette année.
Les répercussions économiques et sociales de la pandémie sont considérable sur le secteur de la culture... Les structures associatives, sont très touchées. Après 21 années de rayonnement de collaboration avec les plus grands et surtout la transmission d'un patrimoine gestuel aux plus jeunes adhérents à l'association, Sakitaw est menacée de disparaître.
Alors l'idée de la mise en ligne de cette cagnotte est perçue comme une solution pour sauvegarder l'association.
Mario Coco, danseur et chorégraphe en danses traditionnelles de la Guadeloupe et Nelly Cériac, présidente de l'association espèrent aujourd'hui que le "peuple soit sensible" à leur appel. Cela fait deux mois que le chorégraphe est sans salaire. Et deux ans qu'il n'est plus monté sur scène. Un crève-coeur pour le directeur artistique de Sakitaw.
Avant la crise, nous étions très demandés, sur des prestations comme Miss Guadeloupe, le Festival de gwo ka de Sainte-Anne, des clips. Ma vie, c'est ça, c'est montrer mon travail.
Et en plus de l'arrêt de tous les événements culturels, les cours ne peuvent plus être dispensés, en raison des mesures sanitaires. Pas d'élèves, donc pas de rentrées d'argent, pour assurer le loyer du local, les charges fixes et le loyer de Mario, explique Nelly Cériac.
24 000 euros pour tenir 6 mois
Les deux responsables de Sakitaw, plein d'espoir ont donc eu l'idée de lancer une cagnotte en ligne. Ils espèrent obtenir 24 000 euros, grâce à la générosité des Guadeloupéens. Une somme qui leur permettrait de tenir encore 6 mois, avec l'espoir que les cours reprennent, que leur salle, cruellement déserte, se remplisse enfin de musique, de rythmes, de petits et de grands danseurs, de rires.
Je veux sauver mon travail, je veux sauver ma vie, je veux sauver la salle.
Je crois à la survie de l'association.
Je suis en Guadeloupe, je compte sur les Guadeloupéens, je compte sur les gens qui connaissent mon travail et mon engagement, qui reconnaissent le travail que je fais.
Je suis sûr que nous aurons de quoi sauver la salle.
Depuis le lancement de la cagnotte, près de 5 000 euros ont été récoltés, soit 20% de la somme espérée pour préserver ce lieu de culture.
A (re) voir le reportage de Lise Dolmare et Daniel Quérin :