Journée internationale de lutte contre le sida : des chiffres stables mais un dépistage encore trop tardif en Guadeloupe

Des bénévoles sur le terrain à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre le SIDA, sur la place de la Victoire, Pointe-à-Pitre, 1er décembre 2022.
Ce 1er décembre, c’est la Journée mondiale de lutte contre le sida. Elle est organisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1988. En Guadeloupe, une soixantaine de nouveaux cas est diagnostiquée par an. L'offre de soins progresse...

On estime à plus de 38 millions, le nombre de personnes vivant avec le VIH dans le monde à la fin de 2021.
L’an dernier, on a dénombré 1,5 million de nouvelles infections au VIH dans le monde. 5 000 en France. Chiffre comparable à 2020. Idem en Guadeloupe où le nombre de personnes diagnostiquées VIH+ est resté stable entre 2020 et 2021, selon le COREVIH-Guadeloupe (le comité de coordination de la lutte contre les infections sexuellement transmissibles et le VIH).

1 900 personnes suivies en Guadeloupe 

Ainsi, 64 personnes ont été diagnostiquées séropositives l'an dernier en Guadeloupe et à Saint-Martin. Un chiffre relativement stable depuis trois ans.

La mauvaise nouvelle est que ce diagnostic reste tardif. Une fois sur trois, il se fait au stade 4 de la maladie, c'est-à-dire avancé. Un indicateur très mauvais, pire que dans l'Hexagone. 

En tout, ce sont 1 900 personnes vivant avec le VIH qui étaient suivies en 2021 par les différents services de maladies infectieuses. 

Un chiffre stable, lui aussi, mais qui couvre quelques particularités par rapport à l'Hexagone. Le département compte plus de femmes séropositives proportionnellement... Plus de personnes âgées, de plus de 60 ans. 

5% des personnes qui vivent avec le VIH ont moins de 30 ans. 

Et plus de personnes sont contaminées lors de relations hétérosexuelles qu'homosexuelles. 

97% des personnes qui vivent avec le VIH en Guadeloupe reçoivent un traitement antirétroviral et 95% ont une charge virale VIH indétectable. Autrement dit, elles ne peuvent transmettre le virus. 

Des chiffres qui montrent les progrès thérapeutiques réalisés en Guadeloupe, ces dernières années. 

La prise en charge et l'accès aux soins sont équivalents à l'Hexagone, selon le COREVIH.

Des nouveautés sur le plan thérapeutique

Depuis l'année dernière, les médecins généralistes de Guadeloupe peuvent prescrire la Prep, prophylaxie pré-exposition. Un médicament à prendre par une personne non infectée par le VIH, avant tout rapport sexuel à risque. 

De nouvelles formes de Prep devraient être accessibles dans les prochains mois, dans l'archipel. 

Autre nouveauté, depuis le début de l'année, les assurés sociaux et leurs ayants droit peuvent se faire dépister dans un laboratoire de biologie médicale. Sans rendez-vous, sans ordonnance et sans avance de frais, à condition d'être majeur. 
En Guadeloupe, 544 personnes ont bénéficié de tests VIH dans le cadre de ce dispositif. 

Enfin, dernière nouveauté, les traitements, eux-mêmes sont allégés pour améliorer le quotidien des personnes qui vivent avec le VIH. 
Depuis juin dernier, elles peuvent bénéficier du traitement "long acting", des molécules à longue durée d'action.
Elles permettent de ne plus prendre un comprimé tous les jours.