La journée mondiale consacrée à l’hygiène menstruelle c'est ce 28 mai

L'hygiène menstruelle, un enjeu de politique publique dans le monde entier
Une journée un peu méconnue, et pour cause, et qui a pour but d’interpeller les décideurs afin d’améliorer les infrastructures sanitaires, notamment en milieu scolaire dans le but d’augmenter la fréquentation scolaire des filles, même pendant leurs règles.
L’instauration de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle remonte à 2014. Son but est de rompre le silence et à diffuser l’information pour permettre à la communauté en générale et à la communauté scolaire en particulier de communiquer et d’échanger sur l’amélioration de la gestion  de l’hygiène menstruelle. Et aujourd'hui encore, cela relève de l'urgence publique.

En février dernier, le magazine Cosmopolitan déchaînait la chronique en publiant un article sur une jeune féministe réclamant des protections hygiéniques gratuites pour toute. S'en sont suivies de très nombreuses réactions qui, pour beaucoup confirmaient le tabou persistant autour des menstruations. et le magazine concluait son retour sur ses réactions en disant :

Par cet article, nous ne vous demandons bien entendu pas de vous promener demain sans serviettes ni tampons pendant vos règles. Chacune doit pouvoir vivre cette période de son cycle comme elle l'entend, bien évidemment. Mais lorsqu'une jeune femme décide de le faire, et ce dans le but d'aider des femmes moins chanceuses qu'elle, il est triste de constater une telle levée de boucliers.

Et aujourd'hui, c'est le gouvernement et particulièrement le Secrétariat d'Etat chargé de l’égalité Femmes-Hommes et contre les discriminations, qui veut profiter de la journée mondiale de l'hygiène menstruelle des femmes, pour en faire un vrai sujet de politiques publiques

Pour lutter contre ces injustices, la secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les Femmes et les Hommes, Marlène Schiappa, a organisé ce mardi matin une réunion en ce sens. Elle pourrait mettre en place des dispositifs de gratuité pour lutte contre ce fléau majeur.
Des exemples existe déjà en Europe. En Écosse par exemple, un tel dispositif a déjà ét mis en place. L'an dernier, l'Ecosse a annoncé qu'elle allait fournir gratuitement des protections périodiques à l'ensemble des élèves et étudiantes du pays. Une première mondiale que certaines associations en voudraient voir introduite en FRance. Pour l'heure, et pour sensibiliser tout un chacun, elles organisent périodiquement des distributions gratuites, afin d'aider les femmes dans le besoin.

Lutter pour l'égalité des règles

C'est aussi en février dernier, lors de la 91e Soirée des Oscars que le sujet prend une  nouvelle ampleur; le film "Les règles de notre liberté" de la réalisatrice irano-américaine Rayka Zehtabchi, un film documentaire offert sur Netflix, est sacré meilleur court métrage documentaire. Le film aborde pendant 26 minutes un des tabous les plus persistants en Inde comme dans le reste du monde: les menstruations
La réalisatrice déclare alors : «Vous donnez aux femmes du monde entier les moyens de lutter pour l'égalité des règles...Après avoir vu ce film, j'espère que les gens vont comprendre que la stigmatisation des règles n'affecte pas seulement l'Inde. Nous l'expérimentons aux États-Unis et dans d'autres cultures»
Plusieurs artistes et militantes bousculent les tabous entourant les menstruations. 

Il faut dire qu'il est très récent d’avoir des menstruations si jeune (12 ans en générale et souvent 10 ans aux Antilles) et qui durent aussi longtemps (39 ans, puisque l’âge moyen de la ménopause est de 51 ans). Avant le 20e siècle, les femmes étaient enceintes très tôt, allaitaient sur une longue période, puis retombaient enceintes, et ainsi de suite. L’espérance de vie était plus courte et il n’était pas rare que la malnutrition et les efforts physiques importants créent des périodes d’aménorrhée (absence de règles). Sans compter la ménopause qui survenait plus tôt et les accouchements difficiles pendant lesquels plusieurs femmes mouraient

Une question financière autant que sanitaire


La remise en question du tabou des règles s’accompagne de revendications très pragmatiques, liées notamment au coût des protections périodiques. Il faut savoir qu'en moyenne, une femme utilise 10 580 protections périodiques dans sa vie, cela signifie qu'elle dépense entre 2000 et 3000 Euros en tampons et serviettes. 
De plus en plus, des voix s’élèvent contre les taxes qui s'appliquent à ces protections, jugées abusives pour des produits qui relèvent de l’hygiène de base. Ajouté à cela les notions de protection sanitaire. Des substances chimiques tels que dioxines, formaldéhyde et autres pesticides de type glyphosate, y sont fréquemment retrouvées sous forme de traces, dont l’impact sur la santé est méconnu.

VOIR AUSSI :
S'enduire le visage de sang menstruel pour briser le tabou des règlesLe choix du jour, le 28ème du mois, a été effectué en pensant à la durée moyenne d’un cycle menstruel. Le mois de mai est quant à lui le 5ème de l’année, soit le nombre de jours moyen de la durée des règles.