Peut-on rire de tout ? Peut-être la question qu'il faut se poser après le coup d'éclat de Will Smith lors de la cérémonie des Oscars. La blague de Chris Rock visait à faire rire sur ce qui est un drame pour de nombreuses femmes, dont l'actrice Jada Pinkett Smith, épouse de Will Smith.
Selon la dermatologue spécialisée dans la perte de cheveux Crystal Aguh, interrogée pour Stylist, l'alopécie touche près de 50 % des femmes et filles noires. (Voir : Race and Alopecia Areata amongst US Women).
Alopécie, une maladie auto-immune
L’alopécie est une maladie auto-immune qui cause une perte des cheveux (modérée ou sévère) provisoire ou définitive. Pour rappel, une chute de cheveux est considérée comme anormale au-delà d'une perte de 100 cheveux par jour. De manière naturelle, tout individu peut perdre entre 20 et 100 cheveux par jour, avec des variations saisonnières parfois importantes. Dès lors que les cheveux ne repoussent pas et que des plaques dégarnies apparaissent sur la tête, on est alors en présence d'une alopécie. C'est donc un “dégarnissement” partiel ou total du crâne, voire du corps tout entier. Cette maladie est due à une défaillance du système immunitaire et peut toucher indifféremment l’homme, la femme et l’enfant.
Elle concerne environ 15 % des hommes à l'âge de 20 ans, 30 % à 30 ans, et un sur deux à 50 ans. Globalement elle concerne beaucoup moins les femmes puisqu'on estime que 20 % d'entre elles sont atteintes d'alopécie à l'âge de 40 ans.
Ce pourcentage est plus important quand on ne considère que les femmes noires.
L’alopécie, un problème pour de nombreuses femmes noires
En fait, ce sont les modes de coiffage qui sont à l'origine de ce problème récurent chez de nombreuses femmes noires. En efffet, si aujourd'hui la mode du cheveu naturel s'est massivement répendue sur tous les continents, elle vient contrefaire des décennies de pratiques qui visaient à tirer ou à lisser les cheveux des femmes noires. L'étude menée par les universités américaines de Brown et Harvard, les Afro-Américaines le démontre. Il s'agissait alors pour de nombreuses femmes noires de correspondre à des standards de beauté qui ne correspondaient pas à leur nature et surtout à la nature de leurs cheveux. Ayant cherché à avoir des cheveux tirés, lissés, elles les ont perdus.
C'est en 2018 que Jada Pinkett Smith a révélé l'alopécie dont elle souffre. Dans son cas, il s'agit bien d'une maladie auto-immune du système nerveux qui est source fréquente de calvitie chez les femmes. A cause de la maladie qui accélère la perte des poils et des cheveux, la comédienne a choisi de se raser le crâne.
“C'était terrifiant quand ça a commencé. J'étais sous la douche un jour et j'avais juste des poignées de cheveux dans les mains et je me suis dit : "Oh mon dieu, est-ce que je deviens chauve ?"
En choisissant de parler librement de cette affection, Jada Pinkett Smith a aussi libéré la parole de nombreuses femmes qui préféraient la cacher pour ne pas être victimes de moqueries. Jada Pinkett Smith est loin d'être la seule femme à lutter contre l'alopécie.
En 2016, l'étude des universités américaines qui portait sur 5600 femmes noires, avait permis d'établir que 47,6% d'entre elles connaissaient de telles de chutes de cheveux.
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Du latin alopecia, du grec alôpekia, de alôpêks, renard, à cause de la chute des poils chez cet animal : Chute totale ou partielle des cheveux ou des poils due à l'âge, à des facteurs génétiques ou faisant suite à une affection locale ou générale.
En cas de symptôme d’une alopécie, il est important de consulter car ce problème esthétique et psychologique peut aussi être le premier signe d’une pathologie sous-jacente. Si cela est le cas, le traitement de cette pathologie sous-jacente permet généralement d’éliminer l’alopécie. Et si aucune cause n’est retrouvée, les traitements varient selon qu'on l'on soit une femme ou un homme.
Si une femme est atteinte d'alopécie, plusieurs traitements lui seront proposés :
- un traitement hormonal d’anti-androgènes (s'il n'y a pas de contre-indications du médecin) ;
- des soins locaux peuvent être appliqués mais leurs effets sont limités ;
- la chirurgie ;
- la prise de compléments alimentaires ;
- la mésothérapie (micro-injections locales de produits divers).