Il s'est révélé à la faveur des élections régionales en se voulant l'expression de la volonté d'une partie de la population guadeloupéenne désireuse d'une évolution dans la manière de faire de la politique en Guadeloupe et surtout, dans les objectifs proposés à la population et singulièrement aux électeurs.
Un message qui a été entendu puisque, dans un premier temps, le mouvement a su être attractif pour de nombreux jeunes et moins jeunes, pas forcément investis dans le domaine politique et qui trouvait en cette occurence, l'occasion de s'extraire du silence d'une majorité de Guadeloupéens difficilement cernable.
Dans un second temps, il s'est agit pour l'ANG et ses dirigeants de faire un travail pédagogique vis-à-vis de ceux qui ont adhéré à l'idée pour que la responsabilité politique qu'ils prenaient soient pleinement consciente.
Enfin, par le biais des élections nrégionales, avec 9,39% des suffrages exprimés qui lui ont valu la troisième place du podium du premier tour, pour sa première participation, l'ANG a pu démontrer la crédibilité que plus de 8500 électeurs lui ont accordée. Une crédibilité confirmée par la commission des comptes de campagne qui a souligné la capacité du mouvement à autofinancer entièrement sa campagne grâce aux dons de ses militants et sympathisants.
Du mouvement au parti politique
Même si sa présence sur la scène politique guadeloupéenne ne date que de la campagne pour les régionales de 2021, l'ANG ne fédère pas moins en son sein des tendances politiques différentes dont la convergence s'est faite autour d'un projet politique qui affirme dans sa charte les quatre points suivants :
1- Nous nous définissons comme des nationalistes, des patriotes guadeloupéens. Est nationaliste celui qui reconnaît l’existence de la nation et se bat pour l’expression politique et la représentativité institutionnelle de cette nation.
2- Nous sommes nationalistes car il existe objectivement une nation guadeloupéenne. Nous rejetons la distinction artificielle établie par une certaine pensée française et européenne entre «patriote» et «nationaliste».
3- Notre nationalisme, compte tenu des nécessités historiques, n’établit pas de distinction entre «autonomistes» et «indépendantistes». L’autonomisme est le nationalisme a minima, l’indépendantisme est le nationalisme a maxima. L’heure est au rassemblement autour de notre nation.
4- En notre sein existent donc, autonomistes, indépendantistes : tous unis sous la bannière de la nation guadeloupéenne et de l’anticolonialisme.
Le mouvement se dit d'ailleurs héritiers de la pensée et "des combats de Hégésippe Légitimus, Achille René-Boisneuf, Paul Valentino, Rosan Girard, Rémy Nainsouta, Albert Béville, PCG, GONG, CPNJG, UTA-UPG-PTG, UPLG, MPGI"
L'élection régionale n'était donc pour lui qu'une manière de se faire connaitre et de prendre date avec les Guadeloupéens.
Dès le lendemain de l'élection, le mouvement prend une part active à l'occupation du Centre des Arts pour le mettre à la disposition des artistes.
Par ailleurs, il garde une position singulière face au conflit social lancé par le Collectif des organisations en lutte contre l'obligation vaccinale, cultivant sa liberté de parole et d'appréciation face à la situation traversée par la Guadeloupe. L'ANG n'hésite d'ailleurs pas à souligner que :
Répressions, barrages, intimidations… encore une fois la Guadeloupe rentre dans un cycle délétère où les plus précaires et les plus fragiles vont encore subir le poids de cette situation.
La crise Covid qui n'a pas lieu qu'en Guadeloupe, ne fait que davantage révéler nos incohérences collectives
L'étape d'après a donc été vécue ce dimanche 30 janvier à Goyave. Jusque là association loi 1901, le mouvement a donc choisi d'évoluer en parti politique. Son conseil d'administration est désormais constitué de 25 membres dont certains faisaient déjà partie du "Boula".
Enfin, il continuera de collaborer au sein du cercle des mouvements patriotiques mais aussi avec le CIPPA d'Alain Plaisir avec lequel l'ANG compte tisser des liens de collaboration.
Laurence Maquiaba, porte-parole de l'ANG
Et la naissance de ce nouveau parti politique intervient à la veille de nouvelles échéances électorales déterminantes. Nul doute que, même s'il s'ancre dans une logique purement guadeloupéenne, il s'agira pour l'ANG de prendre désormais toute sa place dans le jeu politique guadeloupéen puisqu'il le rappelle dans sa charte :
13- Nous croyons fondamentalement aux efforts de transformation de l’électeur en citoyen.