L’assemblée nationale veut légiférer sur la discrimination capillaire

Une loi pour lutter contre les discriminations raciales liées à l'apparence capillaire.
C’est le député de la 1ère circonscription de Guadeloupe, Olivier Serva, qui l’avait formulée en septembre. Il dit avoir reçu des témoignages de victimes de discrimination raciales liées à leur apparence capillaire. C’est une suite politique de travaux initiés tantôt dans d’autres registres, comme l’art...En Floride depuis plusieurs années la plasticienne Guylaine Conquet démonte les clichés sur le cheveu crépu avec ses expositions : « de l’embarras à la fierté ». Aux USA, une vingtaine d’Etats ont une législation en la matière à défaut de loi fédérale. Il existe même une loi qui rend obligatoire en école de coiffure l’apprentissage sur cheveu crépu. En France nous en sommes loin, même si des interdictions existent.

En France, le Code du travail, le Code pénal et le code général de la fonction publique interdisent toute distinction directe ou indirecte en raison de l’apparence physique ce qui inclut la nature du cheveu et la coiffure adoptée.

Selon des études menées aux USA, 1 femme noire sur 3 modifie sa coiffure avant un entretien d’embauche pour être perçue comme « plus employable ». Dans une interview accordée à Actu.fr, le député mettait en avant un impact de ce type de comportements sur la santé morale : 

quand on s’aplatit les cheveux, on aplatit symboliquement sa personnalité et alors, on n’est bien, ni pour soi, ni pour les autres 

Olivier Serva, député

Mais certains produits peuvent aussi avoir un impact sur la santé physique car ils sont susceptibles d’accroître le risque de cancers.

Des coiffures qui ne doivent pas être un frein social

Pour contrôler les discriminations, le député propose de s’appuyer sur des tests statistiques collectifs et individuels. Il veut renforcer l’existant en incluant des critères liés à la coupe, la couleur, la longueur ou la texture des cheveux.
Cependant les actions en justice ont une charge économique et énergétique pouvant décourager les victimes. Ces dernières ont aussi du mal à apporter la preuve de la discrimination. Un problème cité par l’association "Maison des potes".

Adoptée en commission à l’Assemblée Nationale ce mercredi 20 mars, la proposition de loi sera présentée à l’Assemblée le 28 mars prochain.

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