Le territoire guadeloupéen est encore peu spécialisé dans l'économie numérique, un ensemble d’activités qui englobe les technologies de l’information et de la communication (TIC) et la création de contenus numériques. Tour d'horizon d'un secteur en pleine structuration.
Ses nombreux atouts en termes de ressources et d’infrastructures devraient permettre à la Guadeloupe de s’imposer comme une terre d’innovation propice au développement de l’économie numérique.
Et justement, en ces temps de Covid, le numérique va-t-il sauver les entreprises qui ont le pris le virage à temps. Vendre à distance avec des catalogues en ligne, concevoir des plateformes numériques, faire de la toile une gigantesque centrale d'achat et de services...
Ces derniers mois, des start-up et des entreprises ont ouvert un peu plus la branche du virtuel. Car en Guadeloupe, avant la pandémie, et comparée à la moyenne nationale, l'économie virtuelle employait deux fois moins de salariés. Et depuis, le commerce en ligne a fait un bond en avant. Aujourd'hui, selon Guadeloupe Tech, association regroupant les acteurs du numérique, cette même économie numérique guadeloupéenne représente 4000 emplois.
Le numérique a aussi rapproché les producteurs et les consommateurs. En agriculture, il a dopé les circuits courts mais selon une étude de la CCI, seules 4 entreprises sur 10 se sont tournées vers le virtuel. Et pour 58% des patrons qui n'ont pas actionnés le levier du numérique c'est avant tout leur trésorerie limitée qui freine les investissements. Et pourtant selon les observateurs, les chances de rebond ou de survie des entreprises passe aussi par le numérique.
Un poids de l’économie numérique qui reste néanmoins modéré
Le tissu économique régional du numérique, lui, est principalement composé de très petites structures. Huit entreprises sur dix sont des micro-entreprises avec moins de 10 salariés mais représentent 28% des emplois du numérique contre 11% au niveau national. En revanche, les structures de 50 à 250 salariés, beaucoup moins nombreuses concentrent 45% des salariés soit 10% de plus que dans l’hexagone. Le poids de l’économie numérique reste néanmoins modéré : 2,5 % de l’emploi total contre 4,4 % au niveau national.
Un secteur plutôt masculin... de jeunes et diplômés
Dans le numérique, les hommes sont très majoritaires. Les femmes ne représentent que 14% des actifs. Elles s'orientent moins dans les domaines de l'informatique et des technologies numériques. Cependant, elles restent en surreprésentation dans le domaine du community management tandis que l'on retrouve nettement plus d'hommes dans le domaine des réseaux. Par ailleurs, la part de diplômés du supérieur est importante dans le numérique et atteint 52,5%.
Un secteur qui pourrait pourtant offrir des outils innovants à de multiples autres activités et participerait grandement au dynamisme de notre territoire.