L'édito : Le Syndicat mixte de gestion de l'eau et de l'assainissement de Guadeloupe en eaux troubles

Siège du SMGEAG, route de Blanchard, à Labrousse (Le Gosier).
Ces derniers jours, le Syndicat mixte de gestion de l'eau et de l'assainissement de Guadeloupe a été au cœur de l'actualité.

Bonjour,

Un coup de semonce… C’est un peu comme cela que pourrait être qualifiée la décision de l’Etat de suspendre les subventions au SMGEAG tant que le syndicat mixte ne remplirait pas "les conditions de transparence et d’efficacité dans sa gestion comptable".

Dans son collimateur, un trou, pour le moment inexpliqué, de près de 50 millions d’euros.

Jusqu’aux syndicats de salariés, qui sont montés au créneau, certains pour dénoncer une manœuvre de l’Etat pour reprendre pleinement les rênes d’un organisme qui part à vau-l’eau, faute d’accompagnement et d’expertise, d’autres pour dénoncer l’absence de présentation des pièces justificatives des dépenses, pourtant réclamées depuis 2 ans par le comité de suivi national.

Mais au-delà de ces questions de gros sous, et même au-delà du manque récurent du précieux liquide auquel nous nous serions presque habitués, et que nous avons même contourné lorsque nous le pouvons (en installant nos propres citernes), ces derniers mois le syndicat a multiplié les couacs…

Du chordécone au-delà de la dose quotidienne prescrite, parce qu’une nouvelle fois le changement des filtres à charbon actif n’est pas intervenu à temps...
Des signalements de coupure sans réponse durant plusieurs jours, parce que "le directeur d’exploitation était en vacances"...
Des signalements de fuite presque impossible à faire, faute d’interlocuteurs...
Des problèmes de communication tels que des maires ont vu rouge et ont dû avoir recours aux médias pour tenter de comprendre pourquoi leurs administrés étaient privés d’eau aussi longtemps...
Sans même évoquer la facturation (quand elle existe), source de conflit depuis des années avec les usagers...
Les contaminations bactériennes régulières...
Les entreprises de glaçons en faillite (ou quasiment) car incapables de se procurer leur matière première...
Les commerces obligés de jongler au gré des humeurs de leurs robinets et de tenter d’essuyer les plâtres après face à leurs banquiers…

Pour toutes ces questions, il doit pourtant bien y avoir des services et des gens en charge de ces thématiques. Alors, l’exigence de transparence et d’efficacité envers le syndicat pourrait donc largement dépasser la sphère comptable.

Aujourd’hui le SMGEAG offre la vision du bateau ivre de Rimbaud prenant l’eau de toute part, à tous les étages, jusqu’à se perdre, au risque de nous plonger dans les abysses… Mais, avec également des responsabilités à tous les étages si tout cela finissait comme le Titanic.

Bonne journée !