C'est un ouvrage qui deviendra sans doute une référence. Il tente de répondre à une question : comment et pourquoi l’archipel Guadeloupéen est en avance dans le féminisme politique. Au fil des pages, le lecteur se rend compte qu’il ne s’agit pas d’une exception politique, mais que la gente féminine est bien présente partout dans la société de l’île.
L’histoire de la Guadeloupe, liée à la traite et à l’esclavage, a provoqué des ruptures inhérentes à l’archipel. La conséquence directe : un féminisme guadeloupéen. Des ruptures du genre qui ont vu l’arrivée de femmes comme Solitude, Marie-Rose ou encore l’esclave Gertrude… Des pionnières qui ont mis en évidence le recours à des femmes politiques de premiers plans, quelques années plus tard : Eugénie Eboué Tell, Albertine Baclet, Gerty Archimède, Lucette Michaux-Chevry. Il y a une explication liée à la formation même de la société guadeloupéenne.
L’auteure est connue pour avoir une plume ciselée. Elle analyse la société guadeloupéenne, notamment à travers les liens du travail. Elle s’est penchée sur la complexité du dialogue social chez nous. « Conflits sociaux en Guadeloupe. Histoire, identité et cultures dans les grèves en Guadeloupe » (L’Harmattan 2007). Quelques années plus tard, « Noir-e et manager. Impacte de la couleur de peau dite noire dans le management en Guadeloupe » (Editions Nestor 2013).
Avec ce nouvel ouvrage, « L’exception féminine guadeloupéenne. Essai sur le féminisme guadeloupéen ». Patricia Braflan-Trobo établit une mise en perspective de ce féminisme local. Nous sommes connues pour avoir de nombreuses femmes en première ligne en politique, mais il n’y a pas qu’en politique que les femmes guadeloupéenne se sont imposées. Dans l’agriculture pour la réforme foncière, ou encore dans la culture. Une place, aux côtés des hommes, d’où un féminisme d’évidence.
L’auteure fait même des comparaisons avec la Martinique, et plusieurs communes de l’archipel. Elle traite aussi des violences faites aux femmes.