Europol, agence européenne de police criminelle chargée de faciliter l'échange de renseignements, en matière de stupéfiants, de terrorisme, de criminalité internationale et de pédophilie, a diffusé dans toute l'Union européenne, ce vendredi 3 décembre 2021, les visages "Most Wanted" de sa liste de criminels.
Parmi la soixantaine de personnalités dans le collimateur de cette organisation, se trouve l'homme le plus recherché de France : Joël Soudron, 42 ans, soupçonné d'être un trafiquant international de cocaïne. Il est originaire de la Guadeloupe.
Insaisissable depuis 2018
Joël Soudron est décrit, par les enquêteurs de la Brigade nationale de recherche des fugitifs (BNRF), comme un trafiquant international "très discret, réfléchi", bénéficiant d'une "surface financière démesurée".
Il a donc toutes les cartes en main, pour réussir à passer entre les mailles du filet.
En 2011, son nom parvient aux oreilles des enquêteurs de la police, à la faveur de la découverte, au port du Havre, de 230 kilos de cocaïne, en provenance de la Guadeloupe. En remontant cette piste, les fonctionnaires avaient identifié la société expéditrice, dans les locaux de laquelle ils avaient saisi 270 kilos de cocaïne et 280.000 euros en liquide.
Le fugitif s'est révélé être un investisseur, notamment en Afrique francophone, où il s'est lancé dans des projets légaux (immobilier, restauration, évènementiel...), afin de blanchir l'argent illégalement gagné. C'est ainsi qu'il se déplaçait sans cesse, entre différents pays et la Guadeloupe.
En février 2016, il a été interpellé au Mali, puis incarcéré, pour purger une peine de six ans de prison, pour une autre affaire dans laquelle il avait été condamné, en France. En effet, en son absence, le tribunal correctionnel de Créteil l'avait jugé coupable, en 2004, de narcotrafic, suite à des faits remontant à 2002. A l'époque de cette affaire, il n'était pas encore considéré comme un "gros poisson".
Deux ans et 8 mois après son arrivée derrière les barreaux, en septembre 2018, il a réussi à s'enfuir, en profitant d'une permission de sortie.
L'homme le plus recherché de France
Joël Soudron n'est pas du genre à se faire remarquer, ni à étaler ses richesses, comme d'autres trafiquants qui n'hésitent pas à s'afficher sur les réseaux sociaux et, donc, facilement repérables.
Le Guadeloupéen est, lui, reste sous les radars.
D'où l'intérêt, pour Europol de diffuser sa photo, afin de susciter de nouveaux témoignages de personnes qui auraient croisé sa route ; les personnes susceptibles de renseigner les enquêteurs peuvent le faire via la plateforme Internet www.euromostwanted.eu.
Le baron de la drogue utiliserait plusieurs pseudonymes, parmi lesquels James Olivier Kane ou Max Bernard Honorat Dalon. Il serait aussi en possession de plusieurs faux passeports, de différentes nationalités.