La peur, voilà ce que l’on retiendra aujourd’hui de cette journée d’audience. La peur exprimée ce matin à la barre par Fred Madinecouty.
L’ancien directeur général des services de la communauté d’agglomération Grand Sud Caraïbe a expliqué avoir recruté sur ordre de feu Lucette Michaux Chevry 26 contractuels, le temps de la campagne électorale des régionales de 2015. Il fallait que la Basse-Terre vote en masse pour ainsi asseoir la légitimité et assurer l’avenir politique de Marie Luce Penchard, colistière d’Ary Chalus.
Or s’opposer à Lucette Michaux Chevry, c’était signer son arrêt de mort professionnel et social, conclura Fred Madinecouty
La peur aussi, exprimé pudiquement et à demi-mot par Pie Eustache. Avec ses mots, celui qui s’occupait des contacts avec les imprimeurs a dit sa confusion d’être là, dans ce tribunal, l’impact terrible sur sa famille et le soulagement de ne plus être président délégué de l’association culturelle et sportive qui a payé les dépassements de frais de campagne d’Ary Chalus.
La peur enfin, exprimé difficilement par Dominique Descombes. Il a fallu les coups de boutoir de son avocat Maitre Jean Marie pour que celui qui était le mandataire financier de toutes les campagnes électorales d’Ary Chalus depuis 2006 et le trésorier de l’Alliance baie-Mahaultienne, craque à la barre et reconnaisse avoir averti Ary Chalus du dépassement du plafond légal des dépenses de campagne et de son caractère illégal.
"L’alliance payera", aurait alors répondu l’actuel président du Conseil régional.
Voici les retours des avocats, après la première journée d'audience :
Appelé quelques minutes plus tard à la barre, Ary Chalus niera en bloc et se dira même étonné des déclarations des anciens membres de son équipe de campagne.