L'orthophonie, une filière prisée par la gente féminine mais qui séduit aussi les hommes

Deux ans déjà que l'Université des Antilles propose cette filière à ses étudiants. Et si l'orthophonie semblait être un métier de femme, de plus en plus il s'ouvre aussi aux hommes. En tout cas, ils s'y intéressent. Deux d’entre eux ont choisi d'embrasser cette profession, dont Lawrence Balon. À 30 ans, il a abandonné son métier dans les ressources humaines pour se reconvertir en orthophonie.

Hier, c’était la journée européenne de l’orthophonie et pour mieux faire connaître ce métier, l’Union Régionale des Professionnels de santé Orthophonistes de Guadeloupe était présente au centre commercial « Milenis » toute la Journée avec ses étudiants : Objectif sensibiliser et présenter au public ce métier méconnu, situé au carrefour des sciences médicales du langage et des sciences humaines.

Depuis 2 ans cette filière est présente à l’Université des Antilles, et forme une trentaine d’étudiants avec une particularité : celle d’être en grande majorité composée de femmes. Mais deux hommes ont choisi d’embrasser cette profession

Johana David est orthophoniste. Elle intervient dans le cursus de l’Université. Elle nous explique pourquoi ce métier a presque toujours été exercé par des femmes mais qu’heureusement les temps sont en train de changer.

A 30 ans, Lawrence Bellon est l'un des deux jeunes hommes qui ont choisi de devenir orthophoniste. Il a abandonné son métier dans les ressources humaines pour se reconvertir.

Un peu d'histoire 

Le terme d’« orthophonie » vient du grec ortho qui signifie « droit », « régulier », et de phonos qui signifie « son », « voix ».
Ce mot composé apparaît pour la première fois en France en 1829, lorsqu’un médecin, le docteur Colombat, ouvre à Paris un établissement, l’Institut orthophonique de Paris, destiné au traitement du bégaiement. À cette époque, donc, il s’agit essentiellement de l’étude de ce trouble et des « vices de la parole » : on pourra apprécier l’écart qui sépare cette définition très réductrice en rapport avec la conception et la définition actuelles de l’orthophonie.
Tout le monde connaît par ailleurs les méthodes d’éducation de l’enfant sourd mises au point par l’abbé de l’épée (1712-1789), et les tentatives difficiles du docteur Itard pour donner un langage à Victor, l’enfant sauvage de l’Aveyron, histoire merveilleusement racontée dans le film de François Truffaut.
Au début du XXe siècle sont décrites pour la première fois par des neurologues (discipline médicale en pleine expansion) des observations de difficultés d’apprentissage de la lecture et des pertes de l’usage du langage et de la parole à la suite de traumatismes crâniens et d’attaques cérébrales.
C’est pourquoi, à la fin du XIXe siècle et jusqu’en 1914, vont se créer dans notre pays, sur initiatives privées, à l’étranger grâce au soutien des pouvoirs publics, de nombreux centres de traitement du langage.
Ces centres vont connaître un essor important après la première guerre mondiale, et très vite des écoles et instituts de formation pour ces nouveaux thérapeutes du langage – non médecins – voient le jour…

(Extrait de : "L'orthophonie en France" de Jean-Marc Kremer et Emmanuelle Lederlé, 2012)

La formation est actuellement dispensée par 22 centres de formation universitaires en orthophonie. Le centre de formation de l’Université des Antilles a ouvert en Guadeloupe en septembre 2022.
La durée des études est de 5 années à l’issue desquelles est délivré le Certificat de Capacité d’Orthophoniste (CCO), diplôme de grade Master.