L'usage de l'eau réglementé par arrêté, en ces temps de sécheresse et de pénurie d'eau

Sécheresse (illustration).

En ces temps de sécheresse et de pénurie d'eau, la préfecture a pris un arrêté de restrictions des usages de l'eau. Il réglemente, durant un mois, notamment l’arrosage des potagers et des espaces verts, ou encore le lavage des véhicules, dans tout l'archipel, sauf à Marie-Galante.

Sur proposition de la Direction de l'environnement de l'aménagement et du logement (DEAL), la préfecture de la Guadeloupe a pris un arrêté de restrictions provisoires de certains usages de l'eau, hier, le mardi 1er juin 2021, pour une durée de 31 jours, à moins que la situation s'améliore.

L'ensemble de l'archipel est concerné, à l'exception de l'ile de Marie-Galante où les niveaux des réserves d'eau n'ont pas atteint un niveau d'alerte.

Baisse des réserves d'eau potable

Le fait est que les niveaux d'eau ont considérablement baissé, dans les cours d'eau de la Basse-Terre, principal réservoir de l'archipel ; ce qui impacte la production d'eau potable et d'irrigation. 
Par ailleurs la sécheresse sévit actuellement. Au mois de mai, le déficit de précipitation a été estimé, par Météo France Antilles-Guyane, à 60% à 80%, selon les zones.
Les seuils d'alerte ont été dépassés, dans les stations hydrométriques de Vieux-Habitants, Baillif, Capesterre-Belle-Eau, à la Maison de la Forêt, à La Boucan et à Deshaies. Idem, les nappes d'eau souterraines en Grande-Terre ont subi des baisses significatives ; c'est le cas dans les stations de Montrésor, Girard, Richeval, Laroche, Gentilly et Reneville.

Cette situation oblige à des mesures de préservation de la ressource, prioritairement pour l'alimentation en eau potable de la population.

 

Les restrictions d'usages

Les mesures dictées par les autorités concernent "aussi bien les prélèvements dans le milieu naturel (eaux souterraines, eaux de surface) que l'eau issue du réseau d'eau potable", précise la préfecture.

Pour les usages domestiques et/ou socio-professionnels, l’arrêté encadre notamment l’arrosage des potagers et des espaces verts, le lavage des véhicules, terrasses ou façades, ou encore la mise à niveau des piscines. A voir, le tableau ci-dessous :

Arrosage des pelousesInterdit
Arrosage des jardins potagersAutorisé uniquement de 20h00 à minuit
Remplissage et vidange de piscines privéesInterdiction de remplissage pour les piscines de plus de 1 m3, sauf remise à niveau et premier remplissage, si le chantier avait débuté avant les premières restrictions.
Piscines ouvertes au publicLa vidange des piscines publiques est soumise à autorisation.
Lavage de véhicules chez les particuliersInterdit
Lavage des véhicules en station professionnelleInterdit, sauf haute pression et/ou système de recyclage de l'eau.
Lavage de bateauxInterdit hors opération spécifique de carénage et sauf pour les professionnels.
Nettoyage des façades terrasses et murs de clôtureInterdit sauf pour les entreprises spécialisées.
Nettoyage des voiriesInterdit, sauf impératifs sanitaires et à l'exception des lavages effectués par des balayeuses-laveuses automatiques.
Alimentation des fontaines publiques et privéesAutorisé pour les dispositifs en circuit fermé. Interdit pour les dispositifs en circuit ouvert.
Arrosage terrain de sport et espaces vertsInterdiction sauf plantations
Arrosage des golfsAutorisé entre 20h00 et 6h00

Pour les usages agricoles, les prélèvements d’eau sont restreints sur le Nord, le centre et le Sud de la Côte-sous-le-vent, le Nord et le Sud de la Côte-au-vent, les Saintes, la Grande-Terre et la Désirade.
Dans ces zones, l'irrigation collective doit être réduite d'au moins 30%, par rapport aux volumes autorisés. Les gestionnaires de réseaux collectifs d'irrigation sont invités à mettre en oeuvre les dispositifs prévus dans leurs documents de gestions de crise. Sinon, l'irrigation par aspersion n'est autorisée que de 17h00 à 21h00 et de 6h00 à 10h00.
Concernant l'irrigation individuelle, elle doit être réduite d'au moins 50%, par rapport aux volumes autorisés. Là aussi l'irrigation par aspersion n'est autorisée que de 17h00 à 21h00 et de 6h00 à 10h00.

Toute infraction est passible d'une amende contraventionnelle de cinquième classe, soit 1500 euros et jusqu'à 3000 euros en cas de récidive, au regard du code de l'environnement.