La Banque alimentaire fait face à la hausse du nombre de bénéficiaires

Tri et stockage de denrées dans un dépot de la Banque laimentaire.
L’inflation, la baisse du pouvoir d’achat et la montée de la pauvreté évoluent d’un même élan. En Guadeloupe, un rempart existe, parmi d’autres, pour accompagner les foyers les plus précaires : la Banque alimentaire. En ces temps où les budgets sont difficiles à obtenir, cette association parvient à aider davantage de personnes et à se diversifier, au service des bénéficiaires. Cela est possible en grande partie grâce à la générosité de la population.

À l’heure où, au niveau national, les gestionnaires des Restos du Cœur ont communiqué sur leurs difficultés financières, avec l’augmentation du nombre de personnes en situation précaire, qu’en est-il de la Banque alimentaire de Guadeloupe (BAG) ?

Cette association, l’une des 99 Banques alimentaires de France, qui œuvrent aux côtés des plus fragiles, se porte relativement bien, selon son trésorier adjoint.

Grâce aux dons des Guadeloupéens et à l’implication de bénévoles elle parvient à joindre les deux bouts et à poursuivre ses activités de collecte, de gestion et de partage de denrées, au bénéfice des foyers défavorisés. Les collectes ponctuelles et la grande collecte annuelle lui permettent d’accompagner 77 établissements locaux, partenaires de la BAG : les Centres communaux d'action sociale (CCAS), ou encore les épiceries solidaires.

Une collecte de la Banque alimentaire en grande surface.

La Banque alimentaire est aussi financée par des dons de particuliers, d'entreprises et de groupes privés ; elle perçoit, par ailleurs, des aides publiques de l'État, de la Région, du Département, de la CAF et de la Sécurité Sociale.

Mais, comme dans l’Hexagone, les bénéficiaires sont de plus en plus nombreux. La pauvreté gagne du terrain et la conjoncture actuelle ne permet pas d’entrevoir une embellie.

Nous sommes passés de 13.000 bénéficiaires avant le Covid-19, à 22.000 en 2022. Ça signifie que le besoin a augmenté. Nous avons fait une étude de profils des bénéficiaires, suite à l’explosion de l’inflation. Elle démontre que nous avons encore énormément de besoins, en Guadeloupe, avec de nouveaux bénéficiaires, comme des étudiants, des retraités supplémentaires.

Marcel Sigiscar, trésorier adjoint de la Banque Alimentaire de Guadeloupe

Donc, malgré la stabilité de leurs moyens de financement, les acteurs de la BAG entendent augmenter leur capacité d’action. Une concertation a été entamée, avec les Conseils départemental et régional, pour l’obtention d’un local plus grand, dans le but de regrouper les dépôts éparpillés dans la zone pointoise.

L’association cherche aussi à anticiper les mutations de la société locale, afin de s’adapter et faire évoluer à bon escient ses services.
Elle propose ainsi un accompagnement aux personnes, afin de les aider à mieux gérer leur budget, en lien avec la préfecture, qui lui a attribué une aide exceptionnelle.
Elle répond aussi aux demandes ponctuelles, en fonction des évènements qui plongent les personnes dans des situations précaires. Cela a été le cas lors du passage de la tempête tropicale Fiona, l’an dernier.

Lors de l’épisode Fiona, nous avons dû répondre, en urgence, à la demande à la fois de l’Etat et des collectivités. Nous avons distribué des paniers alimentaires, très rapidement. Dans le projet que nous avons, nous envisageons de mettre en place des stocks stratégiques en cas de catastrophe naturelle.

Marcel Sigiscar, trésorier adjoint de la BAG

Quoi qu'il en soit, la générosité de la population reste la clé de la mise en œuvre des actions de solidarité de la Banque alimentaire de Guadeloupe.